Le phénomène de la corruption constitue un des axes de travail retenus par les ministres des Finances du G20, réunis hier à Paris (France) pour une première réunion préparatoire au sommet des chefs d'Etat. Le G20, placé sous la présidence française, compte mener «une action résolue» pour moraliser la vie économique, ont indiqué à l'APS des experts présents à la réunion. Celle-ci passe en particulier par le respect des engagements pris par le G20 en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et la mise en œuvre du plan anticorruption adopté lors de la réunion de Séoul (Corée du Sud) en 2010. Trois grandes priorités ont été retenues dans ce cadre. Il s'agissait d'encourager la ratification des grandes conventions internationales de lutte contre la corruption (convention de l'ONU contre la corruption et convention de l'OCDE sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commercialesinternationales). Ces dernières s'accompagnent d'un mécanisme d'examen qui permet de s'assurer de l'entière mise en œuvre et du renforcement des politiques nationales de lutte contre la corruption, a-t-on précisé. La seconde priorité consiste, selon les mêmes experts, à associer davantage le secteur privé dans la lutte contre la corruption. Une conférence sur les bonnes pratiques des entreprises est ainsi programmée par la présidence française du G20, les 27 et 28 avril avec le soutien de l'OCDE et l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). A cette occasion, la présidence française souhaite inviter les entreprises à travailler sur un socle d'engagements communs du secteur privé que la réunion du «B20» (Business Summit) au mois d'octobre prochain pourrait endosser. Il est également question de mettre une batterie d'actions ciblées dans plusieurs domaines-clés. On citera notamment la coopération judiciaire internationale, la lutte contre le blanchiment d'argent, le recouvrement des avoirs détournés, les conditions d'entrée sur le territoire et la protection des donneurs d'alerte. L'efficacité des services en charge de la prévention et de la lutte contre la corruption et la promotion de l'intégrité dans le secteur public sont également retenues dans ce faisceau de priorités. Un rapport de progrès sera rédigé en amont du sommet du G20 qui se tiendra les 3 et 4 novembre afin qu'un premier bilan anticorruption, dans le cadre du G20, soit dressé avant la fin de la présidence française, a-t-on préconisé. La corruption, qui menace l'intégrité des marchés et constitue un frein à la croissance, coûte chaque année plus de 1 000 milliards de dollars à l'économie mondiale, selon les données de la Banque mondiale. Ce fléau est en expansion rapide depuis au moins une quinzaine d'années, à la faveur notamment du développement des réseaux internationaux de criminalité organisée, tels que le trafic de drogue dont le chiffre d'affaires annuel représente environ 65 milliards de dollars, selon la même source. Deux autres sommets du G20 finances doivent se tenir cette année, le premier du 14 au 16 avril à Washington et le second les 13 et 14 octobre à Paris, avant la clôture de la présidence française à Cannes les 3 et 4 novembre prochain et qui coïncidera avec le sommet des chefs d'Etat. APS