Photo : Riad Par Karima Mokrani Les appels à l'abrogation du décret n°10-315 du 13 décembre 2010 modifiant et complétant le décret présidentiel n°07-304 du 29 septembre 2007, lancés par des étudiants des grandes écoles, commencent à trouver un écho auprès du premier responsable du secteur, Rachid Harraoubia. Jeudi dernier, il avait réuni les chefs d'établissements universitaires et les représentants des organisations estudiantines autour de différentes questions. La principale étant le mouvement de contestation déclenché suite au décret qui les «dégrade» en transformant «l'ingéniorat en licence» et classant l'ingénieur d'Etat à la catégorie 13 au lieu de la 15. En effet, Rachid Harraoubia a assuré que le diplôme d'ingénieur d'Etat «n'a jamais été annulé» et qu'il est toujours en vigueur. Aussi, il s'est engagé à maintenir les formations de magistère pour les titulaires des diplômes de l'ancien système jusqu'à leur extinction. De plus, les textes régissant les correspondances entre l'ancien système et le LMD, prévus par la loi d'orientation n°08-06 du 23 février 2008, seront élaborés incessamment. Ce qui devra rassurer les étudiants de l'ancien système sur la préservation de la valeur de leur diplôme même s'il y a basculement total vers le système LMD dans l'avenir. En attendant l'établissement de ces correspondances, ainsi que l'élaboration d'une échelle globale et complète des diplômes délivrés par l'enseignement supérieur, rapporte l'APS, les participants à la rencontre d'hier ont appelé à l'abrogation des modifications contenues dans le décret en question et demandé au ministre de soumettre l'ensemble des recommandations aux hautes autorités de l'Etat pour les mettre en œuvre dans un avenir le plus proche possible. Toutefois, les engagements du ministre, portés déjà à la connaissance des étudiants et de l'opinion publique il y a plusieurs jours, ne suscitent pas l'enthousiasme. C'est flou, général et, en plus, il n'y a pas d'engagement écrit. Les représentants des étudiants affirment ne pas comprendre grand-chose des conclusions de cette réunion. Ils attendent des éclaircissements de la part de leurs chefs d'établissements respectifs, lors de réunions devant avoir lieu à partir de demain. Forts de l'adhésion au mouvement contestataire et de l'engagement des directeurs de leurs écoles à plaider leur cause auprès du ministre, les étudiants maintiennent leur revendication principale, à savoir l'abrogation du décret, et se déclarent décidés à faire pression sur le ministère jusqu'à sa satisfaction totale. A partir de demain, les choses seront plus claires et les étudiants en colère trancheront la question du maintien ou de l'arrêt du mouvement. Tout dépendra de la bonne volonté du ministre, Rachid Harraoubia et des pouvoirs publics, de façon générale, à rendre effectifs leurs engagements envers les étudiants. Par ailleurs, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l'Organisation nationale des étudiants démocratiques (Oned) a appelé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à limoger Harraoubia et procéder à des changements profonds au niveau du ministère.