Photo : Riad Par Lyès Ibalitène Le débat, sans doute infructueux, sur les joueurs évoluant dans des championnats étrangers et ceux évoluant dans le championnat national ne s'arrêtera donc jamais d'alimenter la polémique dès qu'il s'agit d'évoquer la composante de l'équipe nationale de football. Un débat vieux de plus de deux décennies, puisqu'il s'était déjà imposé à la veille et durant le Mondial de 1982. Sauf qu'à l'époque, les capés locaux avaient toutes les compétences valables pour remettre en cause un choix du sélectionneur national qui privilégiait un élément professionnel au détriment d'un autre élément issu du Championnat national. Il était, en effet, impensable de voir des joueurs de la trempe de Belloumi, Madjer, Assad, Guendouz et bien d'autres se contenter de réchauffer le banc de touche, eux qui pouvaient évoluer dans n'importe quelle équipe nationale. C'est dire qu'en réalité, ce n'est pas de polémique qu'il s'agissait alors, mais plutôt de dure concurrence entre professionnels et amateurs qui, en fin de compte, rassemblait plus qu'elle divisait et insufflait l'émulation nécessaire au sein de la sélection nationale. Aujourd'hui que les choses ne sont plus ce qu'elles étaient en 1982 ou en 1986, le débat emprunte forcément de nouvelles directions tracées par des résultats dont la médiocrité n'a d'égal que les éliminations successives de l'EN de la Coupe d'Afrique des nations et de la Coupe du monde. Un malaise qui s'est installé depuis plusieurs années et qui dure sans qu'une solution efficace vienne dévier le football algérien de son destin maudit. Même lorsque l'équipe nationale s'en va défendre les couleurs que portent ses éléments avec une composante à plus de 95% de joueurs «importés» de championnats professionnels étrangers. N'est-ce pas d'ailleurs que c'est avec un cocktail de professionnels issus de championnats européens et, de surcroît, sous la houlette d'un entraîneur français du nom de Cavali, que les Verts ont été écartés de la dernière phase finale de la CAN et du dernier Mondial ! C'est dire que l'alibi d'une équipe nationale de football faible parce qu'elle puisait son ossature dans un championnat local non performant, donc incapable d'assumer les échéances continentales ou internationales du football algérien, n'a plus aucune raison d'être brandi en cette période où cette même équipe nationale compose avec des championnats français, allemands, britanniques, portugais et autres turcs, c'est-à-dire des championnats professionnels et performants. N'est-ce pas qu'une sélection regroupant les meilleurs joueurs de la planète peut faire les frais d'une politique défaillante et rater ses objectifs, comme une autre sélection de joueurs moyens est capable de miracles pour peu qu'elle jouisse d'un encadrement véritablement professionnel qui se manifeste à tous les niveaux de la responsabilité et de l'autorité. Mais lorsque cet encadrement fait défaut dans le quotidien du football algérien, il ne faut surtout pas espérer le retrouver chez l'équipe nationale, quelle que soit son ossature et quel que soit le niveau des championnats que représente cette ossature. Finalement, le problème semble être ailleurs, et la polémique entre les joueurs évoluant dans les championnats étrangers et les joueurs locaux ne fait que cacher la vérité.