Une dizaine de personnes ont été tuées au Soudan dans des combats entre tribus rivales dans la région d'Abyei, ont rapporté hier les autorités. Il s'agit des violences le plus meurtrières depuis que les Sud-Soudanais ont voté à la quasi-unanimité en faveur de l'indépendance, en janvier dernier.Le Nord et le Sud revendiquent la région pétrolifère d'Abyei, potentielle source de conflits dans la marche vers la partition, prévue le 9 juillet prochain. Abyei a été une zone d'affrontements durant la longue guerre civile qui a opposé le Nord au Sud-Soudan jusqu'à l'accord de paix de 2005.Cet accord prévoyait deux référendums. Le premier portait sur la sécession du Sud, le second visait à déterminer si les habitants d'Abyei se ralliaient au Nord ou au Sud. Le scrutin d'Abyei n'a pu se tenir en raison de querelles diverses, dont l'une opposait les Dinka Ngok aux nomades Misseriya d'Abyei (pro-Nord) sur la composition de l'électorat. Les autorités du Nord et du Sud se sont engagées à mettre au point un règlement politique. Les deux tribus ont conclu fin janvier dernier un accord, prévoyant des indemnisations pour les victimes et l'ouverture de routes pour la transhumance, qu'elles peinent à mettre en œuvre.L'administrateur de la région, Deng Arop Kuol, de l'ethnie Dinka Ngok, a accusé des Misseriya de l'attaque du campement de Todach, tôt dimanche dernier. Ils étaient soutenus par une milice gouvernementale, a-t-il affirmé. A l'inverse, un responsable des Misseriya accuse l'armée sud-soudanaise d'avoir ouvert les hostilités en attaquant un camp de nomades dans le nord de la région. Les combats se sont poursuivis hier, a ajouté Saddig Babo Nimr.Les deux armées régulières ainsi que le Parti du congrès national, au pouvoir dans le Nord, ont démenti toute implication dans ces combats. Des Casques bleus des Nations unies qui se sont rendus sur place ont confirmé que les attaquants, qui seraient des Misseriya, avaient ouvert le feu à deux reprises hier sur un commissariat de police, tuant sept personnes, a déclaré Hua Jiang, porte-parole de l'ONU.Kuol a dit que trois assaillants avaient aussi été tués dimanche dernier et qu'il attendait des précisions sur les affrontements d'hier à Todach. Reuters