Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi «Il reste à nos administrations et institutions financières à mettre en œuvre efficacement toutes ces mesures. Il reste également à nos investisseurs à relever le défi de l'édification économique du pays, mais, aussi, celui de l'offre d'emplois durables aux chômeurs et notamment à nos jeunes.» C'est le vœu du président de la République au terme des mesures prises en Conseil des ministres sur l'insertion des jeunes dans le milieu professionnel. Sachant pertinemment que le chômage des diplômés pèse fortement en Algérie à l'instar des autres pays, l'Etat aura donc donné un coup de fouet dans les mécanismes d'appui à l'enrôlement, toutes catégories confondues, avec la priorité aux universitaires et techniciens supérieurs dans un contexte de préinsertion. A ce propos, le Président convie les «opérateurs économiques à accorder à cette frange la priorité lors de recrutement». Pour une meilleure diffusion et compréhension de ces directives, les responsables du secteur à Constantine ont d'ores et déjà commencé leur vulgarisation. Une rencontre s'est tenue lundi dernier à El Guemass, en présence des représentants des secteurs agissants. Ce n'est qu'un début. Il y aura d'autres travaux à cet effet pour mieux éclairer le sujet, notamment envers les pourvoyeurs de postes et investisseurs. C'est ce que nous avons appris auprès de l'Agence nationale de l'emploi. Une démarche qui vient en aval des changements opérés dans le mécanisme d'avril 2008 concernant la résorption du chômage. Le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) a connu une révision et des améliorations dans le contrat qui passe d'une à trois années si l'employeur est une administration. Ce qui permet aux diplômés universitaires et techniciens supérieurs d'acquérir de l'expérience. Les nouvelles mesures de Bouteflika garantissent aux sortants de l'éducation nationale et de la formation professionnelle placés auprès des opérateurs économiques une période de placement de trois années au lieu de deux. «L'allègement des charges patronales pour le recrutement des jeunes va, à coup sûr, inciter les opérateurs à adhérer massivement à cette option avec le taux de cotisation à la Sécurité sociale pris en charge par l'Etat et qui passera désormais de 56% à 80% dans les wilayas du Nord, à titre d'exemple», a précisé M. Driss, directeur de l'Anem. A Constantine, on évalue le taux de chômage à 10,5%. Un taux qui demeure instable, mais qui a enregistré un élan considérable depuis la mise en branle des différents dispositifs. Néanmoins, de l'avis des observateurs et économistes locaux, la baisse du nombre des sans- emploi ne pourra se concrétiser sans la réalisation de plusieurs investissements à l'échelle de la wilaya qui en manque considérablement. C'est dire quand bien même des facilitations seraient accordées par l'Etat, il reste à consolider le tissu des investissements en mauvaise posture à Constantine, à l'exception des grands pôles : pharmaceutique, agroalimentaire et mécanique. «L'implication des opérateurs est impérative pour endiguer ce fléau. Pour ce faire, l'élargissement du tissu industriel dans cette région devient nécessaire», a suggéré le responsable. Les pouvoirs publics locaux, pour demeurer dans la ligne présidentielle des mesures prises au profit de l'emploi, comptent revoir la configuration économique à Constantine et d'y inclure plusieurs zones d'activité. Un objectif fixé par le wali qui entend faire de cette métropole une ville qui doit jouer, voire jouant un rôle majeur dans l'absorption du chômage. La promotion des petites et moyennes entreprises constitue également un atout non négligeable pour appuyer les dispositifs d'emploi. Le plus gros reste à faire. Il s'agit de coordonner toutes ces mesures entre les parties concernées opérateurs-administration et de transmettre ces «bonus incitatifs» aux opérateurs économiques pourvoyeurs de postes d'emploi.