Photo : Riad Par Samira Imadalou Après les premières mesures pour le plafonnement des prix des produits de large consommation tels que le sucre, le Conseil des ministres, qui s'est réuni la semaine dernière, s'est penché sur d'autres modalités liées à l'investissement et à la création des petites et moyennes entreprises. Il a arrêté une série de mesures dans le but de résorber la forte demande d'emplois enregistrée particulièrement du côté de la frange juvénile.En complément aux exonérations fiscales décidées dans les précédentes lois de finances et face aux différentes entraves rencontrées sur le terrain par les jeunes porteurs de projets, le Conseil des ministres a décidé d'alléger les procédures pour l'acquisition du foncier et le financement. Concession des terrains, réductions sur les prix des redevances locatives (à hauteur de 90% pendant la période de réalisation de l'investissement), développement des zones d'activité communales et réalisation de nouvelles zones industrielles résument les mesures concernant le foncier. Pour le financement, les décisions ont trait globalement à la mobilisation maximale des ressources financières pour faciliter l'accès au crédit. Au total, cinq mesures ont été arrêtées à cet effet. A titre illustratif, la mise à la disposition des banques publiques par le Trésor d'une ligne de crédit à long terme de 100 milliards de dinars renouvelable, afin de leur permettre de financer des projets à maturité longue et le lancement, à partir de mars prochain, de sociétés publiques de leasing destinées à alléger le coût de la location-vente des équipements pour les nouvelles petites et moyennes entreprises qui souhaitent recourir à ce dispositif. Les chefs d'entreprise sont de leur côté encouragés à recruter à travers l'allègement des charges patronales notamment en matière de cotisation à la Sécurité sociale, laquelle sera désormais prise en charge par l'Etat, et ce, entre 56 et 80% dans les wilayas du Nord, et entre 72 et 90% dans les wilayas des Hauts Plateaux et du sud du pays. Il reste à attendre l'application de l'ensemble de ces mesures et l'implication des acteurs concernés. C'est le cas particulièrement des banques et de l'administration, les principaux facteurs de blocage de l'investissement en Algérie. Les opérateurs économiques, les experts et même les représentants du gouvernement ont reconnu cet état de fait. D'ailleurs, dans les réactions aux mesures du Conseil des ministres, cette préoccupation apparaît clairement. Les banques sont directement accusées de freiner les projets, de même que les lenteurs administratives. Le chef de l'Etat n'a pas manqué de le souligner. Tout en reconnaissant que ces décisions sont «des pas supplémentaires» dans le but de relever les défis du chômage et de la croissance économique, il a appelé à la mise en œuvre efficace de ces mesures. Ce sont l'efficacité et l'efficience qui font défaut dans les processus d'application des différentes mesures. «Il reste à nos administrations et institutions financières à mettre en œuvre efficacement toutes ces mesures», lit-on dans le communiqué rendu public à l'issue de la réunion. «Il reste également à nos investisseurs à relever le défi de l'édification économique du pays, mais, aussi, celui de l'offre d'emplois durables aux citoyens en chômage et notamment à nos jeunes», est-il précisé. Les objectifs sont donc à réaliser à différents niveaux. C'est toute une chaîne qui est concernée par ces défis. Si l'un des maillons lâche, les résultats seront piètres. Les besoins sont énormes, autant alors s'investir efficacement et inscrire la démarche à long terme et non en réponse à une crise conjoncturelle, car les problèmes de financement des projets et du foncier se sont toujours posés, mais les solutions restent temporaires. Ce qui a retardé l'essor de la PME en Algérie où le besoin de diversifier l'économie devient de plus en plus pressant. Sinon le gouvernement n'aurait pas fait appel à l'appui et à l'assistance technique de la Banque mondiale pour concrétiser cet objectif et se préparer à l'après-pétrole.