Condoleezza Rice, la secrétaire d'Etat américaine, prévoit de faire une tournée à partir d'aujourd'hui dans les pays du Maghreb, dont l'Algérie. S'inscrivant dans le cadre d'une coopération globale, il n'en demeure pas moins que le volet sécuritaire se taillera la part du lion lors des entretiens que la ministre américaine des Affaires étrangères aura avec les responsables algériens. La tournée de Condoleezza intervient après la valse diplomatique de plusieurs départements américains en Algérie. Une valse diplomatique qui transportait dans ses valises la question de la lutte antiterroriste et ses corollaires le blanchiment d'argent et le financement des groupes terroristes. Pour illustrer cette coopération, il faut rappeler que, le 20 juillet dernier, le département américain du Trésor a gelé les avoirs de quatre terroristes et non des moindres. Ce gel intervient également au lendemain des menaces proférées par Abdelmalek Droudkel contre les Etats-Unis au début du même mois. Une décision pour le moins tardive et qui renseigne sur la passivité de l'administration envers certains responsables terroristes. Il a fallu que Washington soit directement ciblé pour que le département du Trésor décide de verrouiller les comptes de terroristes soutenant financièrement, à partir des banques américaines, les attentats et autres crimes ciblant notamment des civils. Cela, au moment où l'Algérie faisait face à l'hydre criminelle en cherchant par tous les voies et moyens à leur couper les vivres et à anéantir tous leurs réseaux de soutien financiers et logistiques. Cependant, la nouvelle a été bien accueillie par les autorités algériennes. Ce d'autant que Condoleezza Rice a qualifié l'Algérie de leader de la sécurité régionale et international. Un leadership arraché au prix fort, après des années de confrontation au milieu d'un embargo international qui ne disait pas son nom. Cela avait duré jusqu'en septembre 2001, lorsque New York s'est réveillé sous le choc des attentats contre le Pentagone et les Twin Towers. La secrétaire d'Etat américaine ne manquera certainement pas de remettre sur le tapis la question, justement, de la sécurité régionale, notamment celle du Sahel. Là où beaucoup de groupes terroristes ont trouvé refuge. L'Africom, c'est de cette base militaire américaine qu'il s'agit. D'ailleurs l'hôte de l'Algérie sera accompagnée par un haut gradé de l'armée américaine. Pour rappel, l'Algérie a déjà opposé une fin de non-recevoir à ce projet militaire, sous couvert de la lutte contre le terrorisme pour des raisons évidentes de souveraineté. Aussi, il n'est pas exclu que le sujet soit de nouveau discuté, surtout que ni le Maroc ni la Tunisie ne semblent intéresser les Etats-Unis pour la mise en place de ce projet en raison de leur situation géographique. Toujours en matière de coopération sécuritaire, les deux pays ont beaucoup avancé et l'entraide entre les deux Etats, qu'il s'agisse d'échanges d'informations, de gel des avoirs ou encore de la formation des magistrats, s'emble connaître sa vitesse de croisière. S'accélère. F. A.