Dans le cadre de la tournée maghrébine qu'elle effectue depuis hier, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, est attendue aujourd'hui à Alger pour une visite de quelques heures au cours de laquelle elle sera reçue par les plus hauts responsables du pays, à leur tête le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Au terme de son étape algéroise, la responsable américaine devra animer, en début d'après-midi, une conférence de presse à l'aéroport d'Alger, conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Lors de ses entretiens avec les autorités algériennes, la secrétaire d'Etat américaine abordera deux volets, celui lié au sécuritaire et celui inhérent aux relations bilatérales, comme l'avait indiqué mardi dernier le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, lors de l'annonce de cette tournée. La visite intervient dans une conjoncture marquée par un retour de la violence terroriste en Algérie et à quelques jours seulement de la célébration du 7ème anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Depuis les fameux attentats qui avaient frappé les Etats-Unis de plein fouet, la puissance américaine ne cesse de chasser les poches de terrorisme partout dans le monde. Depuis le 11 septembre, les relations internationales ont connu un tournant historique marqué par une lutte effrénée contre ce fléau, au prix d'énormes sacrifices financiers et humaines et souvent… de bavures inestimables. Dans leur quête d'une stratégie efficiente pour venir à bout du phénomène terroriste, les Etats-Unis sollicitent les expériences étrangères en la matière. Celle de l'Algérie, de l'avis de leurs propres responsables, s'est avérée profitable et incontournable. A l'instar d'autres pays, l'Algérie est devenu un acteur inéluctable de la traque contre la nébuleuse d'Al Qaïda qui n'a eu de cesse de tisser des réseaux au Maghreb. Sur le plan des relations bilatérales, les deux pays ont, à maintes reprises, déclaré leur volonté de renforcer les échanges notamment économiques en favorisant les secteurs hors hydrocarbures. A noter que la tournée maghrébine de Condoleezza Rice a été entamée par la Libye où elle devait rencontrer le guide de la Djamahiriya, Maammar El Kadhafi. Une rencontre jugée «historique» car c'est la première depuis plus d'un demi-siècle pour un responsable américain de son rang. «C'est un moment historique, qui intervient après d'importantes difficultés et la souffrance de nombreuses personnes qui ne seront ni oubliées ni délaissées, des Américains en particulier qui me préoccupent beaucoup», a-t-elle déclaré hier depuis Lisbonne où elle a fait escale avant de se rendre à Tripoli. Faisant allusion aux attentats perpétrés par le passé (notamment celui de Lockerbie en Ecosse), la secrétaire d'Etat américaine a tenu à préciser que cette visite «est le résultat de la décision historique qu'a prise la Libye de renoncer à ses armes de destruction massive et au terrorisme». Après Tripoli, Rice devait s'envoler pour Tunis, puis Alger avant de clore sa tournée par Rabat. Lors de son entrevue avec le roi du Maroc, elle devra aborder, entre autres questions, le conflit du Sahara occidental, dont le processus de règlement tarde à aboutir.