Entre l'Algérie et la France le rapprochement «fécond» est en marche. M. Jean-Pierre Chevènement, récemment nommé à la tête de l'Association France-Algérie (AFA), l'a affirmé hier, dans le sillage de l'annonce d'un programme consistant en la tenue d'un colloque à Paris sur le thème «l'Algérie et la France au XXIe siècle», d'ici la fin de l'année en cours sur l'initiative de l'association. Le président de l'association créée en 1963 avec pour objectif de concourir au développement des relations amicales a également fait état de sa visite en Algérie au mois de mai prochain, pour laquelle il affirme privilégier la «dimension économique», avec un «intérêt précis» à accorder aux PME.Dans un entretien accordé à l'APS, il a indiqué qu'«il suffit, et l'association y est attentive, d'écouter des deux côtés les demandes, les projets, les aspirations et d'y répondre avec la volonté de privilégier tout ce qui est porteur d'avenir». L'ancien ministre, qui a qualifié de «magnifique» l'idée de fonder l'AFA, a estimé que c'est une initiative qu'il faut «poursuivre» et «enrichir», s'interrogeant sur «ce qui pourrait changer un tel programme d'amitié et de reconnaissance entre nos deux peuples». Il a également relevé que l'association appelle les deux pays à «s'atteler à un travail de définition et de reconnaissance» qui peut, selon lui, être «passionné et passionnant», soulignant que ce qu'il y a de commun entre les deux pays, «c'est certainement une mémoire douloureuse pour tous, mais pas seulement, et certainement aussi beaucoup de choses souvent indéfinissables que les peuples savent». Sur les orientations qu'il compte donner à l'AFA, M. Chevènement a indiqué que, sur tous les dossiers privilégiant les échanges de vue «approfondis» et les démarches «constructives», l'association «n'est pas là pour jeter de l'huile sur le feu mais pour faire avancer les choses». En plus du colloque prévu à Paris, M. Chevènement a cité la conférence franco-algérienne sur les relations dans les domaines universitaire et de la recherche, organisée de «manière remarquable» par le ministère algérien de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, conjointement avec les servicesculturels de l'ambassade de France en octobre 2010 et où ont été évoqués tous les aspects d'une «démarche commune» de formation et de recherche, y compris celle de répondre avec «nos équipes communes aux appels d'offres des programmes scientifiques européens». Il a, cependant, déploré que ni la presse française ni la presse algérienne ne s'en soient fait l'écho, alors que tous les participants français et algériens «étaient convaincus dans un contexte à la fois sérieux et chaleureux que tout pouvait être pensé et réalisé ensemble, y compris dans un domaine sensible», assurant que l'AFA «pourrait soutenir utilement un tel dossier». «Efforçons-nous d'encourager, dans notre soutien, tout ce qui est bénéfique aux deux pays et aux populations des deux rives de la Méditerranée. La relation spontanée entre Français et Algériens donne à nos liens économiques leur force, leur facilité, par la proximité des décideurs», a-t-il estimé. Il a jugé dans ce cadre qu'il serait «regrettable» que les Etats «renâclent à cette tendance évidente» et suggère de «laisser les gens s'entendre». R. I.