Créée le 24 novembre 2009, suite à la dissolution de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie, la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française (CCIAF) vient d'annoncer l'obtention de son agrément le 21 février dernier pour reprendre ses activités en Algérie. Ce qui marque un pas positif dans l'évolution des relations algéro-françaises. Ainsi, dix mois après avoir changé de statut et de direction, la Chambre se dote d'un instrument juridique pour activer en Algérie conformément aux règles en vigueur sous la responsabilité de M. Jean-Marie Pinel qui, d'emblée, annonce que les entreprises françaises «n'ont pas peur» de venir investir en Algérie et sont loin d'être «frileuses» par rapport au marché algérien. C'est du moins ce qu'il a affirmé, hier, dans une déclaration à l'APS. M. Pinel s'attend même à «un fort développement» du marché algérien. Il dira d'ailleurs à ce sujet : «Je crois profondément au marché algérien, c'est un marché très porteur qui va fortement se développer.» Et de préciser : «Les pouvoirs algériens souhaitent moins de commerce et plus d'industrie, et c'est notre stratégie. Nous souhaitons vivement créer des ponts entre les communautés d'affaires française et algérienne et les aider à réaliser des partenariats.». La priorité sera donc accordée à l'investissement et non pas au commerce comme c'était le cas lors de l'époque de la Chambre française de commerce et d'industrie. Pour M. Pinel, également P-DG du cabinet d'audit et de conseil financier KPMG Algérie, «l'Algérie a une carte à jouer pour l'exploitation de son fort potentiel intellectuel, notamment. Les nouvelles technologies sont l'un des secteurs phare qui intéressent les Français. Et ce, d'autant que, expliquera M. Pinet, «c'est un marché quasi saturé» en France. Justement, c'est dans ce segment que la CCIAF compte intervenir pour encourager des partenariats algéro-français. Le forum algéro-français, prévu les 29, 30 et 31 mai prochain à Alger, permettra de saisir les opportunités à cet effet. L'autre chapitre pour lequel s'intéresse la Chambre est la formation pour réussir à diversifier l'économie. «La formation, pour moi, ce sont deux choses : l'école et l'expérience professionnelle. Mais avec 5% seulement d'économie hors hydrocarbures, les Algériens n'ont pas vraiment l'occasion de diversifier leurs expériences industrielles», estime à ce sujet M. Pinel. Au sujet des contraintes que rencontrent les investisseurs français déjà installés en Algérie, M. Pinel a évoqué «l'instabilité législative». Pour le foncier, il estime qu'il «était plus accessible grâce aux nouvelles autoroutes». Evoquant la disposition des 49-51% pour la répartition du capital entre partenaires nationaux et étrangers, il a relevé que «cela ne facilite pas [les partenariats], mais il faut du temps pour savoir si les choses vont bien se passer». M. Pinel a également fait remarquer que «beaucoup de projets étrangers industriels lourds et moins lourds vont se faire en Algérie avec les 49-51%». S. I.