Hier a eu lieu, à Pékin, la cérémonie d'ouverture de la 13e édition des jeux Paralympiques qui dureront jusqu'au 17 du mois en cours. 32 athlètes algériens (25 pour l'athlétisme et 7 pour le judo), à savoir près de la moitié de la délégation des «valides», représenteront l'Algérie à ce grand rendez-vous. La délégation handisport algérienne s'était envolée, à la mi-août, en direction de Séoul, en Corée du Sud, où les athlètes ont poursuivi leur préparation jusqu'à la fin du mois. Histoire de s'acclimater, un tant soit peu, à l'environnement de cette région. D'autant plus que ce stage précompétitif de Séoul s'inscrit dans le cadre d'un accord entre les comités olympiques algériens et coréens. Auparavant, les sélections nationales avaient effectué un dernier regroupement d'une dizaine de jours en Algérie (à Tikjda plus exactement) pour l'athlétisme, et en Pologne pour les judokas. Le groupe, dont quelques-uns des éléments entameront aujourd'hui la compétition, est plein de volonté pour réaliser un meilleur parcours que celui des JO d'Athènes de 2004 où l'Algérie avait remporté 13 médailles (6 or, 2 argent, 5 bronze) et une très appréciable 25e place au tableau final. Même si l'objectif est difficile à atteindre, , les sportifs algériens de handisport ont les qualités requises pour continuer sur cette lancée et, pourquoi pas, créer la surprise. «Ce sont nos meilleurs atouts actuellement en athlétisme et en judo. Ils sont en mesure de relever le défi et d'honorer le handisport national, arabe et africain», a récemment indiqué le directeur technique national (DTN), Mouloud Debiane. De son côté, le champion olympique, Mohamed Allek, a déclaré que la délégation algérienne ira à Pékin «dans le but de réaliser la moisson la plus satisfaisante possible». Il ajoute que «les représentants algériens ont effectué une préparation adéquate et des plus satisfaisantes depuis plus d'une année, bénéficiant de plusieurs stages de perfectionnement à Alger et à l'étranger, ponctués par des compétitions ayant permis aux athlètes de jauger leur niveau et d'améliorer leurs performances». Des regroupements précompétitifs, dont l'objectif était «de maintenir la forme des athlètes, de réajuster les charges d'entraînement et d'améliorer les performances, ont permis aux sélectionnés de parfaire la préparation et d'affûter leurs armes pour être au top niveau avant l'échéance du grand rendez-vous de Pékin». L'optimisme est donc de rigueur au sein de la famille handisport algérienne où on estime que la disponibilité et l'ardeur des athlètes les poussent à persévérer dans le travail afin d'étoffer le palmarès du handisport national. Du moins, depuis plusieurs années déjà, ils ont, à chaque fois, été à la hauteur des attentes et n'ont presque jamais déçu. Pour montrer tout l'intérêt que leur portent les autorités publiques, le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbas, a convié, le 17 août dernier, la veille de leur départ vers Séoul, les participants à ces Jeux à une cérémonie organisée en leur honneur. Une manière comme une autre de dire que les vieux réflexes ont disparu et n'ont plus droit de cité. Ould Abbas a tenu à rendre hommage aux athlètes «pour les résultats déjà obtenus jusqu'ici dans les grandes manifestations sportives». «Vous avez l'habitude d'honorer l'Algérie dans les grands rendez-vous sportifs. Les performances des Jeux d'Athènes et autres sont là pour confirmer votre constante progression. Je suis sûr que, une nouvelle fois, vous saurez relever le défi à Pékin pour d'autres consécrations», leur a-t-il déclaré, avant d'ajouter : «Vous avez les encouragements personnels du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui vous suivra tout au long de votre séjour à Pékin. Soyez les dignes représentants de l'Algérie. On a confiance en vous et en vos capacités de vous surpasser dans cet événement sportif.» Ould Abbas a également promis «des surprises» pour les médaillés. Seulement là, pour dire que, finalement, les sportifs handisport ne bénéficient pas d'autant d'égards que les valides, il n'y a pas ces annonces d'octroi de primes (argent, logement et véhicule). Pour rappel, le Comité olympique algérien (COA) a indiqué, le 2 septembre dernier, dans un communiqué parvenu à la presse, qu'un montant global de 147 805 392,42 dinars a été dégagé pour la participation algérienne aux jeux Olympiques et jeux Paralympiques 2008 de Pékin. Un montant qui englobe la préparation et la participation des athlètes valides et paralympiques. Ils ont signalé que, pour les paralympiques, une somme de 4 212 870,49 DA a été dépensée pour la préparation et participation, alors qu'elle est de l'ordre de 134 351 000,20 DA, dont 96 296 642,79 DA pour la préparation et 38 054 357,41 DA pour la participation. Il est à relever, en dernier lieu, que l'athlétisme handisport algérien n'a pris part auparavant qu'à quatre éditions (à partir de Barcelone 1992). Si, durant la première participation, l'Algérie n'avait décroché aucune médaille, par la suite, une véritable progression a eu lieu et continue encore. Ainsi, à Atlanta (1996), le handisport algérien a décroché sept médailles (2 or, 2 argent et 3 bronze) et s'est classé 40e sur 104 pays, avec l'émergence de Mohamed Allek, lequel avait remporté, à lui seul, deux médailles d'or (100 et 200 m), en réussissant, pour l'occasion, à battre les deux records mondiaux. A Sydney (2000), l'Algérie a décroché trois médailles d'or, toujours grâce à Allek (100, 200 et 400 m) et s'est classée 38e sur 111 pays. Et en 2004, à Athènes, c'était la surprise : treize médailles au total (6 or, 2 argent et 5 bronze) et une 25e place au tableau final des médailles sur un ensemble de 135 pays classés. Donc, il est clair que ce record est difficile à battre, mais, les athlètes handisports algériens nous ont habitué à des surprises. Ils s'améliorent de mieux en mieux. Pourtant, ils ne bénéficient pas d'assez de moyens comme les valides. Ils vont certainement essayer, à partir d'aujourd'hui, de briller sous le ciel de Pékin. Ils pourront, le cas échéant, faire oublier la «déroute» des valides qui, eux, à chaque occasion, déçoivent encore plus.
A. A.
Liste des athlètes algériens qualifiés pour Pékin
La délégation comprend 25 athlètes (athlétisme) dont cinq filles et sept judokas, dont deux filles.
Athlétisme : Sekhri Zine Eddine (400, 800, 1 500 m), Hamza Rahouni (400, 800 et 1 500 m), Samir Nouioua (800, 1 500, 5 000 m), Mohamed Allek (100, 200, 400 + 4x100 m), Hamdi Sofiane (100, 200 et 4x100 m), Allel Boukhalfa (100, 200 m), Redouane Merah (200, 400 m), Mohamed Boulasname (200, 4x100 m), Mustapha Moussaoui (100, 200, 4x100 m et longueur), Khaled Hennani (800 m), Mohamed Aissaoui (1 500, 5 000 m), Abdenour Rechidi (1 500, 5 000 m), Hani Meghalti (800, 1 500, 5 000 m), Naceredine Kerfas (500, 10 000 m), Mohamed Bouadda (moteur/100, 200 et 400 m), Mounir Bakiri (poids, disque, club), Karim Betina (poids, disque, club), Amar Tarek Boulahbel (poids, disque), Houcine Gherzouli (poids), Kamel Kardjena (poids, disque), Djellal Safia (poids, javelot), Louadjda Benoumssaad (poids, disque, javelot), Nadia Medjmedj (poids, disque), Ouassila Oussaadit (poids, disque), Nassima Saifi (poids, disque).
Judo Mouloud Noura (-60 kg), Messaoud Nine (+91 kg), Ahmed Kebaili (-91 kg), Sid Ali Lamri (-66 kg), Khélil Guerfa (+100 kg), Mounia Kerkar (-57 kg), Zoubida Bouazoug (-73 kg)