La promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage sont, désormais, l'une des préoccupation du gouvernement à travers la mise en place d'organes de coordination en vue d'impliquer les secteurs dans la conception, la mise en œuvre et l'évaluation de la politique de l'emploi. A ce titre, la Commission nationale de la promotion de l'emploi est mise à rude épreuve quant à la mise sur pied des missions qui lui sont confiées dans cette conjoncture particulière caractérisée par la mise en œuvre de programmes de grande ampleur, en vue de rattraper les retards et répondre aux attentes sociales de la population, notamment en matière d'emploi et particulièrement des jeunes. A ce sujet, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, en visite jeudi dernier à la daïra de Boussaâda, dans la wilaya de M'sila,lors d'un débat avec les jeunes, a souligné la détermination de l'Etat à prendre en charge le problème de l'emploi, en particulier celui des jeunes. "Après s'être consacré durant la dernière décennie aux problèmes sécuritaires, l'Etat va prendre en charge de manière déterminée le problème de l'emploi, en particulier celui des jeunes". Le ministre a assuré à cet égard que la problématique de l'emploi sera prise à bras le corps, avec toute l'énergie nécessaire Il convient de signaler, à cet effet, que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a donné des instructions claires à l'occasion du Conseil des ministres du 3 février dernier pour la prise en charge sans délai des attentes des citoyens, notamment des jeunes, en matière d'emploi. Ces instructions portent sur la finalisation d'un certain nombre de mesures destinées à améliorer ces dispositifs publics aux jeunes candidats aux dispositifs de micro-crédits, élargir ces dispositifs à des créations groupées de cabinets par les diplômés universitaires et alléger les conditions et procédures y afférentes, prolonger les durées de validité des dispositifs de préinsertion dans la vie professionnelle, augmenter les capacités d'accueil des dispositifs d'emploi d'attente pour répondre à l'importante demande, tout en renforçant leur attractivité, élargir les mesures incitatives au recrutement des jeunes demandeurs d'emploi par les promoteurs et les investisseurs, à tous les domaines d'activités, y compris le secteurs agricole, accroître les incitations et encouragements à la création de PME sources d'emplois, et à faciliter l'accès des PME aux crédits bancaires. Par ailleurs, le ministre, lors d'une rencontre avec les responsables de son secteur dans la wilaya de M'sila, a longuement ciblé le "favoritisme dans les recrutements dans les wilayas où d'importants investissements créateurs d'emplois sont engagés". Il annoncera, dans ce contexte que des enquêtes seront lancées incessamment. M. Louh a déclaré qu'il ne tolérera aucun favoritisme ni dépassement dans le recrutement d'une main-d'œuvre non issue des wilayas d'implantation des entreprises au détriment d'une main-d'oeuvre locale possédant les mêmes qualifications. Selon le ministre, ces pratiques génèrent un sentiment d'injustice et de privation chez les demandeurs d'emplois locaux, appelés à accorder la même chance à tous les jeunes souhaitant créer leurs propres activités à travers divers dispositifs d'emploi. Rappelant que l'Etat a mis en place, depuis plusieurs années, de nombreux dispositifs d'aide à l'emploi. M. Louh a reconnu que le fonctionnement de ces derniers achoppent sur certaines insuffisances, dont la mauvaise application des textes et le manque de communication entre les responsables de l'emploi et les opérateurs qui ignorent souvent les avantages que leur offre le recrutement des chômeurs. Il convient de signaler, dans ce cadre, que sur instructions du chef de l'Etat, les efforts en matière de création d'emplois et de réduction du chômage seront poursuivis et intensifiés au cours de la période 2010/14 pour laquelle un objectif de création de 3.000 000 d'emplois dont 1,5 million dans le cadre des dispositifs publics de promotion de l'emploi. Dans ce cadre, il y a lieu de souligner que le programme quinquennal 2010/14 accorde un intérêt particulier aux secteurs pourvoyeurs d'emplois tels que l'habitat, les travaux publics, le transport et l'hydraulique qui ont bénéficié d'une enveloppe financière conséquente. Par ailleurs, le secteur de l'industrie sera également l'objet d'une attention soutenue à travers la mise en œuvre d'un programme de relance de l'industrie nationale, dont l'objectif est de porter à l'horizon 2014 la part de l'industrie dans le PIB à 10%, contre moins de 6% actuellement. Tout comme le programme de création de 200.000 PME/PMI à l'horizon 2014 contribuera également dans une large mesure, à la création d'emplois dans le secteur de l'industrie et des services. S'agissant des programmes d'emploi des jeunes, 350 milliards de dinars sont prévues sur le programme quinquennal pour accompagner l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, soutenir la création de micro-entreprises et financer les dispositifs publics de promotion de l'emploi. La mise en œuvre de tous ces programmes devra faire l'objet de suivi et d'évaluation par la Commission nationale de la promotion de l'emploi, qui devra veiller à développer les synergies nécessaires entre les différents secteurs concernés pour l'atteinte des objectifs fixés et proposer des mesures correctives le cas échéant.