Le cancer du poumon est l'un des cancers les plus répandus dans le monde, y compris l'Algérie. Le tabac en est la cause principale. Il est d'autant plus inquiétant qu'il est souvent découvert tardivement. 80% des malades arrivent à un stade avancé, d'où l'importance d'un diagnostic précoce. L'endoscopie bronchique est l'un des moyens de détection de cette maladie pour une prise en charge rapide, or, cet équipement fait cruellement défaut dans nos hôpitaux. C'est le constat dressé, hier, par des spécialistes, lors des 7èmes journées de formation continue en oncologie médicale et du deuxième atelier d'endoscopie interventionnelle, organisés, la semaine dernière, par le service de pneumo- allergologie et d'oncologie thoracique du CHU de Béni Messous. «Il faut introduire l'écho-endoscopie bronchique en Algérie pour mieux diagnostiquer le cancer pulmonaire, car la chirurgie est un traitement pas un diagnostic», a indiqué le professeur Nouredine Gharbi, pneumologue du centre chirurgical Marie-Lannelongue (Le Plessis-Robinson) de Paris, expliquant, qu'«en l'absence de cet équipement, les médecins ont recours à la chirurgie pour diagnostiquer le cancer du poumon», tout en précisant que,grâce à ces techniques d'endoscopie, il est désormais possible de dépister les cancers du poumon plus efficacement et sans intervention chirurgicale». Ainsi, dira-t-il, «le médecin pourra diagnostiquer et traiter le problème respiratoire à temps». L'endoscopie est un examen qui permet de visualiser l'intérieur de la trachée et des bronches et de faire des prélèvements pour rechercher les maladies bronchiques, en particulier, les infections et les tumeurs. C'est un examen complémentaire des explorations radiographiques. Elle est utile pour rechercher l'explication d'une toux prolongée, d'une fièvre d'origine respiratoire, d'anomalies localisées de l'auscultation ou de crachements de sang. Le professeur Gharbi a, par ailleurs, évoqué l'arrivée de nouvelles molécules, les thérapies ciblées, qui constituent un véritable espoir pour certains types de cancer, dont celui du poumon. De son côté, le professeur Habib Douagui, chef de service de pneumo-allergie et d'oncologie thoracique, au CHU de Beni Messous, a longuement plaidé pour le dépistage précoce du cancer du poumon afin d'offrir de meilleures chances de guérison. Selon lui, en dépit des avancées considérables de la pneumologie dans notre pays, de nombreuses insuffisances subsistent, liées notamment aux pénuries de médicaments. Il a également relevé les problèmes enregistrés dans le domaine de l'exploration et des nouvelles techniques thérapeutiques, notamment la thorascopie (exploration instrumentale de la plèvre), l'endoscopie interventionnelle (traitement des tumeurs par pose de prothèses trachéales et bronchiques mais aussi par laser), la vidéo- chirurgie et la réanimation respiratoire. Les intervenants ont appelé les pouvoirs publics à équiper les unités d'endoscopie et de pneumo pathologie en équipement nécessaire, installer des unités de thorascopie dans les services de pneumologie et mettre en place des unités d'endoscopie interventionnelle multidisciplinaires ainsi que des centres de radiothérapie. A. B.