Le cancer bronchique représente 8 % de l'ensemble des cancers thoraciques et 25 % des malades rechutent après un traitement chimiothérapeutique, ont révélé hier des spécialistes au cours de la deuxième Journée d'oncologie thoracique du CHU de Beni-Messous (Alger), organisée par le service des maladies respiratoires. 91% des cancers thoraciques, détectés entre 1997 et 2005, sont dus au tabac, ont-ils signalé, avant de préciser que la durée de vie du patient atteint de cancer thoracique est de trois mois en Algérie, alors qu'elle est de cinq ans dans les pays développés. Le manque de moyens dans le domaine du diagnostic et d'unités efficientes de cytologie et de radiologie est l'un des problèmes rencontrés par les praticiens. « Dans notre pays, la plupart des cancers sont diagnostiqués à un stade avancé, parce que les gens ignorent trop souvent qu'il faut agir rapidement quand est détecté un symptôme ou un signe de cancer, soit parce qu'il n'y a pas de programme de dépistage précoce, soit parce que les ressources en matière de diagnostic ou de traitement sont limitées », a affirmé le Dr Ameur Soltane, chirurgien thoracique. Selon lui, la prise en charge thérapeutique grève les budgets de santé. Plus le diagnostic est tardif, plus les coûts deviennent élevés et les gains, en termes de survie et de diminution de la souffrance, sont aléatoires. Dans le souci de l'amélioration du diagnostic, les intervenants ont recommandé la mise en place de réseaux multidisciplinaires de diagnostic et la création d'un centre national de lutte contre le cancer et la mise en place de stratégies de prise en charge des malades, notamment d'enquêtes épidémiologies. Dans le domaine de la prévention et de la sensibilisation, ils ont suggéré l'application de la réglementation en matière de lutte antitabagique et du programme d'éducation sanitaire de lutte antitabagique à l'école avec pour slogan « Des générations futures sans tabac ». La mise en place de registres régionaux de déclaration du cancer bronchique et d'un registre national ainsi que d'enquêtes polycentriques de recherche des facteurs de risques est nécessaire.