L'Algérie compte plus de 13 000 insuffisants rénaux et ce nombre ne cesse de s'accroître au fil des ans. La région de Constantine en compte plus de 5 000, affirme le professeur Dahdouh, médecin-chef au service de néphrologie et d'urologie de l'EHS de Daksi. Ce dernier ne cesse d'insister auprès des responsables concernés en vue du développement des services d'urologie et de néphrologie, seul moyen, d'après lui, de «ralentir» la progression de la maladie et de la confiner à son stade précoce. De même, il recommande aux personnes dépassant la quarantaine d'effectuer un check-up, question de dissiper tout doute sur une éventuelle présence de pathologie, et ce, en vue de déceler à temps toute présence de causes évitables. Car, «une fois installée, la maladie accompagnera le patient le restant de sa vie», soutiennent les spécialistes.Cette nécessité est impérieuse, les reins étant sujets à toutes sortes de maladies. Or, la prévention se relâchant, les parents sont les premiers sollicités pour avoir un œil attentif sur l'état global de leurs enfants, et ce, dès l'âge de 5 ans. «Fréquence d'uriner et hygiène bucco-dentaire sont des paramètres à contrôler chez l'enfant», d'après une source médicale. De cela, on est amené à dire que la protection débute au sein de la famille, bien avant de se généraliser au milieu extérieur. En outre, l'école devrait prendre le relais de surveillance, le médecin se chargeant du suivi et des orientations pour une éventuelle prise en charge de l'enfant atteint d'insuffisance rénale. Selon le professeur Dahdouh, cette affection touche 20% des hypertendus et 30% de patients sont dyslipidémiques. Ce taux passe à 25% chez les sujets de plus de 60 ans. C'est pourquoi, il insiste sur le suivi rigoureux, notamment chez les hypertendus et les diabétiques. Enfin, et pour ce qui est de la progression de l'insuffisance rénale chronique terminale chez l'enfant, en Algérie, elle est estimée à 150 nouveaux cas chaque année.L'EHS Daksi tourne à plein régime, accueillant en moyenne 120 malades par jour pour hémodialyse, et ce, sans compter les cas urgents qui interviennent épisodiquement, soit une charge supplémentaire que l'EHS ne peut refuser, les opérations de ce genre n'admettant pas de report. C'est pourquoi le professeur ne cesse d'interpeller les pouvoirs publics en vue de multiplier les centres du genre afin de soulager les patients par un rapprochement de leur famille. «Un insuffisant rénal rend visite au centre, au moins trois fois par semaine», dira notre interlocuteur. Les quelque 270 centres répartis à travers le pays s'avèrent insuffisants pour une prise en charge intégrale des insuffisants rénaux. Sur un autre plan, des recommandations ont été émises par certains spécialistes, entre autres, la mise en place «d'un registre national de l'insuffisance rénale chronique, à l'effet de mesurer en termes de prévalence la répartition actuelle des patients suivant le mode de traitement (dialyse ou greffe)». Une base de données qui permettra d'appréhender «les besoins futurs». Toutefois, le mieux serait de developper la thérapie par transplantation.