A l'échelle nationale, 13.500 malades sont obligés de se faire dialyser. Une première transplantation rénale sera «prochainement» réalisée au centre hospitalo-universitaire de Batna, a indiqué le vice-président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, en marge d'une journée de sensibilisation sur l'insuffisance rénale organisée à Batna. La première bénéficiaire de cette opération sera une patiente sexagénaire et la donneuse sera sa fille âgée de 28 ans, a affirmé M.Grabsi Rachid qui a relevé qu'avec 397 malades, Batna est la deuxième wilaya du pays la plus touchée par l'insuffisance rénale. «Les conditions matérielles et humaines nécessaires à cette opération sont réunies pour permettre sa concrétisation dans les plus proches délais», a affirmé le professeur Dahdouh Abderazak, chef du service d'urologie et de transplantation rénale de l'établissement hospitalier spécialisé de Daksi (Constantine). «Ce qui compte, plus que l'opération elle-même qui constitue, au demeurant, un réel défi pour le staff médical et paramédical du CHU de la capitale des Aurès, et une véritable lueur d'espoir pour les malades, est la possibilité de réaliser régulièrement d'autres transplantations», a ajouté le même spécialiste. Pour le Pr Dahdouh, il est impératif d'intégrer le CHU de Batna à la stratégie globale de transplantation des organes au lieu d'en limiter le rôle à l'ablation seulement, comme c'est le cas présentement. De son côté, le Dr Boukheloua Mostafa, président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, a souligné que sur les 13 CHU du pays, seuls ceux de Batna et de Sétif n'ont pas encore réalisé des greffes de reins. Le professeur Si Ahmed Mahdi, du CHU de Blida, a affirmé que le problème actuellement posé reste le déficit en matière de sensibilisation sociale pour les dons d'organes des morts, estimant que le «retard accusé à ce sujet est très important par rapport aux autres pays». «Il est devenu plus que nécessaire aujourd'hui d'adopter un plan des transplantations d'organes», a affirmé le praticien. Les participants à cette rencontre, qui a réuni de nombreux spécialistes du pays, ont unanimement signalé que la solution pour les malades contraints à se faire régulièrement dialyser reste les greffes de reins prélevés, notamment sur les personnes cliniquement mortes. A l'échelle nationale, ce sont aujourd'hui 13 500 malades obligés de se dialyser continuellement parmi lesquels 60% sont des jeunes, ont-ils noté. Ils ont également estimé que les espoirs sont désormais portés sur la prochaine ouverture de l'institut national de néphrologie prévu à Blida et de l'agence nationale de transplantation du rein. Cette dernière institution devra être opérationnelle avant la fin de l'année et sera appelée à contribuer à l'élaboration des cadres juridique, organisationnel et matériel pour les greffes de reins à l'échelle nationale, ont précisé les mêmes spécialistes. Plusieurs communications ayant abordé, notamment les rapports entre la loi islamique et le don d'organes, la préparation psychologique des malades et les répercussions de l'insuffisance rénale sur le reste des activités vitales de l'organisme du patient ont été présentées au cours de cette rencontre tenue au centre des loisirs scientifiques de la cité Kéchida, à Batna.