De notre correspondant à Constantine Nasser Hanniche Le chantier du tramway de Constantine n'en finit pas de traîner. La protestation suscitée, il y a presque un mois, par Pizarotti, la firme italienne chargée de sa réalisation, à peine calmée que revoilà la colère des travailleurs qui se réveille, gagnant du terrain et de l'ampleur. Quelque 700 travailleurs engagés sous divers contrats chez Pizarotti ont observé, hier, une grève pour protester contre les deux poids, deux mesures appliqués à leur encontre par l'administration. Outre le favoritisme et le manque de moyens dénoncés, les travailleurs se plaignent de l'absence de garantie sociale, telles les allocations familiales, ainsi que des retards dans les paiements. Ils évoquent aussi les conditions de travail peu décentes sur les lieux où, selon eux, les mesures de sécurité sont quasi inexistantes. La section syndicale de l'entreprise revendique une augmentation des rémunérations et la prime du panier. Les représentants des travailleurs ont présenté une liste de besoins socioprofessionnels et de revendications auxquels la firme doit trouver immédiatement une solution sans quoi le méga-projet déjà en flagrant retard pourrait être paralysé. Des responsables de Pizarotti auraient pris attache avec le syndicat pour tenter de dénouer la situation, du moins ce qui peut se réaliser à moyen terme. Accusant un retard d'une année par rapport à la date de livraison prévue initialement par les autorités locales, le tramway de Constantine avance à pas de tortue et les désagréments causés aux citoyens avec le «rétrécissement» des voies de circulation se font sentir au quotidien.Par ailleurs, les travailleurs comptent sur l'intervention des pouvoirs publics locaux. En attendant, le chantier est à l'arrêt. La décision de la direction de l'entreprise italienne quant à la satisfaction des revendications des travailleurs devrait être connue aujourd'hui.