Vers la fin 2006, dans le cadre de la réalisation des tramways des villes de Constantine et d'Oran, Addou Sid Ahmed s'est rapproché du PDG de la société française Alstom, par l'intermédiaire d'un homme d'affaires, Allab Khaier, en lui promettant une commission de 15% de celle qui lui sera versée. Néanmoins, en dépit du fait qu'Alstom ait décroché le marché, Addou ne reçoit pas son dû à cause du contentieux qui oppose Khaier à Alstom. Les raisons sont liées au fait que la société française refuse d'associer l'entreprise de l'homme d'affaires au projet. Pour sa part, Addou Sid Ahmed affirme avoir rencontré le patron de l'entreprise italienne Astaldi, en 2007, à la même période où il a fait connaissance de Hamdane, qui lui a fait état de projets non encore rendus publics dans le domaine du transport, notamment ceux du tramway et des chemins de fer ainsi que ceux de l'Entreprise nationale de navigation aérienne (Enna) et de la ligne ferroviaire rapide (LGV 123). Des informations qu'il va monnayer auprès de nombreuses entreprises, notamment italiennes. En 2007, il reçoit, dans son domicile, le directeur de la planification au ministère des Transports, Hamdane. Dans le but de mieux négocier la commission avec Alstom, il lui remet la liste des sociétés italiennes intéressées par la réalisation de la ligne de tramway de Constantine, d'un montant de 34 milliards de dinars, et transmise par leur ambassade à Alger au ministère des Transports, à la demande de ce dernier. Quelque temps lus tard, Alstom et Pizarotti se présentent comme un groupe, à côté d'Impreglio et obtiennent le marché avec 35 milliards de dinars pour les deux premières et 34,5 milliards de dinars pour la troisième. En mars 2009, Addou reçoit la somme de 115 000 euros versée par Pizarotti, déposée sur le compte de son épouse à BNP Paribas. Hamdane, pour sa part, n'a pu obtenir sa commission qui devait être transférée au mois de novembre 2009. Addou intervient également pour des sociétés espagnoles. En 2007, le ministère des Transports demande à l'ambassade d'Espagne de lui transmettre la liste des sociétés intéressées par la réalisation de la ligne de tramway d'Oran, d'un montant de 38 milliards de dinars. En 2008, la liste transmise à l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) comporte trois entreprises : le groupement Caf Ohl, le groupe Alstom Isolux Corsan et le groupe Bombardier. Hamdane remet cette liste à Addou afin qu'il négocie la commission d'obtention du marché (arrêtée à 1%) avec Alstom Isolux Corsan, en faisant jouer ses connaissances au sein de Alstom. En février 2009, le groupe obtient le marché. Addou remet à Hamdane une somme de 12 millions de dinars, mais ce dernier affirme que les sommes perçues par Addou auprès de Alstom Isolux Corsan et le groupe Alstom Pizarotti représentent la moitié de ce qui a été conclu. Alstom a exigé un moyen plus légal pour transférer les commissions du fait qu'elle était en examen en Suisse. Concernant le marché du téléphérique de Oued Koriche, Hamdane livre des informations sur le projet à Addou, qui les refile à une société suisse en contrepartie de 240 000 euros. La part revenant à Hamdane est de 11 millions de dinars. Dans ce même domaine, Addou intervient auprès de Aït Kaci (l'homme d'affaires) et du PDG de la SNCF, Benamor, pour faire bénéficier la société française SNCF du projet de gestion du train de la banlieue d'Alger. Pour cette prestation, il obtient un salaire mensuel de 3000 euros sur une période de 6 ans et 6 mois, la durée de gestion du projet. Il agit de la même manière auprès de Randaoui, directeur général du métro d'Alger, et de Khaier Allab, pour obtenir la gestion du tramway d'Alger au profit de la société française Keolis. Un service pour lequel il perçoit une rente mensuelle de 1500 euros durant 11 ans et 6 mois, à partager avec ceux qui l'ont aidé. Pour ce qui est de l'étude de la ligne des tramways de Sétif et Annaba, Addou intervient pour le compte de IPF Planege, une société portugaise, en sollicitant l'aide de Aït Kaci et Benamor. Une commission de 8% du montant du marché leur a été proposée. En 2009, Addou sert d'intermédiaire à la société française Razel pour l'obtention du projet de réalisation du barrage de Tablout, en utilisant sa relation avec Dahmane Abderrahmane, inspecteur général au ministère français de l'Education. Le marché, d'un montant de 160 millions d'euros, est finalement donné à Razel, laquelle verse une commission de 1% (du montant) à Addou, lequel à son tour s'est engagé à acheter un appartement à la cité Malki (Ben Aknoun) pour Dahmane Abderrahmane. Durant la même période, Addou intercède cette fois-ci pour le compte de la société italienne CMC, afin d'arracher un contrat de 31 millions d'euros auprès de l'Algérienne des eaux, et ce, grâce au PDG de cette dernière, Mechia Abdelkrim, et à Khaier, l'homme d'affaires. En contrepartie, CMC verse une commission de 4% du montant ; 1% pour Addou et 3% pour Mechia et Khaier. Toujours dans le même secteur, Addou joue un rôle important pour aider Pizarotti à obtenir un marché de 31 millions d'euros relatifs aux travaux supplémentaires du barrage Kaf Eddir, à Tipaza, en contrepartie d'une somme de 350 000 euros, de laquelle il défalque 40 000 euros remis à Mohamed Fellouci, l'ex-directeur par intérim de l'Agence nationale des barrages.