Les économies émergentes alimenteront la croissance mondiale de l'énergie, notamment celle des énergies renouvelables à l'horizon 2030. Cette projection émane de la compagnie britannique British Petroleum (BP) sur les perspectives sur l'énergie à l'horizon 2030, présenté récemment sous forme d'un rapport. «La consommation d'énergie des pays hors-OCDE augmentera de 68% en 2030, soit une moyenne de 2,6% de croissance par an, et représentera 93% de la croissance mondiale d'énergie», ajoute ce rapport, soulignant que «la croissance mondiale de l'énergie devrait être dominée au cours des vingt prochaines années par les économies émergentes telles que la Chine, l'Inde, la Russie et le Brésil». Selon BP, vers 2030, la demande en charbon en Chine ne sera plus en hausse et la Chine deviendra premier consommateur mondial de pétrole. En revanche, la croissance des pays de l'OCDE augmentera au rythme de 0,3% par an jusqu'à l'horizon 2030 et «à partir de 2020, la consommation d'énergie par habitant dans ces pays baissera de 0,2% par année», prévoient les experts de BP. Ces derniers estiment que la demande de pétrole des pays de l'OCDE, qui a atteint un sommet en 2005, devrait retomber à son niveau de 1990 au cours de 2030. Par ailleurs, la part de l'Opep dans la production mondiale de pétrole devrait augmenter à 46%, «une position pas vue depuis 1977», mentionne l'étude. Parallèlement, la dépendance des Etats-Unis des importations de pétrole et de gaz est susceptible de tomber à des niveaux jamais vus depuis les années 1990, en raison notamment de amélioration du rendement énergétique et la part accrue des biocarburants. Concernant la diversification des sources d'énergie, les perspectives de l'énergie de BP mettent en exergue «une tendance au développement des combustibles non fossiles qui devront constituer, a l'horizon 2030, la principale source de croissance et ce, pour la première fois». Entre 2010 à 2030, prévoit le rapport, la contribution des énergies renouvelables à la croissance dans le secteur de l'énergie augmentera de 5 à 18%. Le gaz naturel devrait être l'énergie qui connaîtra la croissance la plus rapide tandis que le charbon et le pétrole sont susceptibles de perdre des parts de marché. Néanmoins d'ici à 2030, tous les combustibles fossiles connaîtront des taux de croissance plus faibles et la part des combustibles à la croissance de l'énergie primaire devrait tomber de 83 à 64%. S. B.