Ces derniers jours, plusieurs coupures d'électricité ont été recensées au niveau de la région centre du pays. Les raisons invoquées par la Sonelgaz sont les «mauvaises conditions climatiques». L'alimentation électrique en Algérie reste donc très fortement dépendante des aléas climatiques. Qu'il fasse trop chaud, trop froid ou qu'il y ait un vent trop puissant et c'est le «black out» dans les foyers algériens. Aux pics de consommation nécessitant des opérations de délestage (comme pendant les grandes chaleurs ou les grands froids) succèdent des incidents techniques puis des agressions des ouvrages électriques par des citoyens inconscients et dernièrement une nature trop envahissante, pour faire de l'alimentation électrique en Algérie un phénomène alternatif et discontinu. Une fois le courant passe, une autre fois il ne passe pas. Avec les conséquences que cela peut avoir sur un réfrigérateur trop plein, un matériel électrique fragile et, plus grave encore, sur les médicaments gardés au frais et des produits de consommation longuement conservés dans des conditions inadaptées. Pour cet énième épisode de «où va la lumière quand l'électricité est coupée ?». En clair, pour les très fréquentes coupures d'électricité signalées ces derniers temps dans différentes régions du pays, un responsable de la Sonelgaz écarte toute idée de délestage. «Cela n'a rien à voir avec le délestage», assure notre interlocuteur qui soutient que, suite «aux mauvaises conditions climatiques de ces derniers jours, des pylônes haute tension ont chuté dans la région centre du pays, ce qui a causé des perturbations importantes sur le réseau de transport de l'électricité». Pour avoir plus de détails sur les pylônes tombés ou les régions concernées, le responsable répond : «On ne peut pas donner plus de précisions actuellement. Nos agents sont sur le terrain et dès que nous aurons de nouvelles données, nous vous les communiquerons.» La seule précision apportée par l'interlocuteur est que «ces perturbations dureront 2 ou 3 jours. D'ici demain, les choses rentreront dans l'ordre», en avertissant qu'à cause des travaux de réparation, des coupures d'alimentation électrique pourraient avoir lieu, «notamment en soirée et dans le centre du pays», note cette fois un communiqué de l'entreprise. Mais les déboires de l'entreprise publique ne se limitent pas seulement au décalage existant entre la production et la demande toujours croissante en électricité et les insuffisances du réseau. Le citoyen lui-même n'est pas exempt de tout reproche. Le vol de câbles électriques et d'accessoires, les branchements anarchiques ou sauvages au réseau, la construction à proximité ou sous les lignes électriques sont autant d'agressions commises au détriment de l'entreprise. En plus de la perturbation de l'alimentation électrique, il ne faut pas oublier que ce genre de pratique présente un réel danger pour la vie de leurs auteurs. Le 24 août dernier, trois jeunes filles sont décédées par électrocution à Aïn Baïda (Ouargla). La cause invoquée alors par la Sonelgaz était «la rupture d'un conducteur électrique due à un amorçage avec la structure métallique du balcon d'une construction». Par ailleurs, d'autres habitudes de consommation accentuent le décalage demande/offre d'électricité provoquant des pics nécessitant le délestage opéré par régions ou quartiers. Laisser sa télévision ou son matériel hifi en mode veille (éteint seulement avec la télécommande), allumer des ampoules inutilement, utiliser des résistances électriques pour chauffer… non seulement font monter en flèche la facture à payer par le citoyen mais contribuent à handicaper encore plus un réseau électrique arrivant tout juste à satisfaire la demande de sa clientèle. Le consommateur algérien doit apprendre à utiliser des ampoules économiques (elles sont certainement plus chères que les classiques mais, à long terme, le bénéfice est certain), ne pas éclairer des pièces inutilement, éteindre complètement les appareils inutilisés. Des mesures simples qui ont des conséquences très importantes sur la facture de la Sonelgaz, d'un côté, sur le réseau d'alimentation électrique et même sur l'environnement, d'un autre.