Bahreïn a «le droit souverain» de faire appel à ses voisins du Golfe pour sa défense, a estimé samedi 19 mars la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, tout en réitérant son appel à une solution pacifique aux troubles dans le petit royaume arabe. «Bahreïn a, bien sûr, le droit souverain d'inviter des forces du CCG sur son territoire en vertu de ses accords de sécurité et de défense», a dit samedi dernier Hillary Clinton lors d'une conférence de presse à Paris.Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) comprend l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, Oman, le Qatar, le Koweït et Bahreïn. Les deux premiers pays ont dépêché lundi dernier des troupes à Bahreïn en répondant, selon Riyad, à «une demande de soutien» des autorités du royaume. Cette déclaration de la secrétaire d'Etat américaine intervient alors que la répression violente de la contestation de la dynastie des Al Khalifa a fait cette semaine au moins huit tués, quatre manifestants et quatre policiers. La chef de la diplomatie américaine avait jugé que les Etats du Golfe étaient «sur la mauvaise voie» après l'envoi à Bahreïn de leurs forces armées pour y aider à contenir la contestation. «Nous continuerons à signaler notre préoccupation au sujet des mesures prises actuellement», a-t-elle dit samedi dernier. «Notre objectif est un processus crédible et légitime, dans une atmosphère pacifique, positive, qui protège la liberté de réunion», a-t-elle expliqué. «Mes homologues du CCG m'ont dit partager le même objectif», a-t-elle assuré. Hillary Clinton a multiplié à Paris les entretiens avec des dirigeants du CCG, qui soutient les efforts militaires des Occidentaux en Libye, et avec lesquels les Etats-Unis partagent une inquiétude au sujet des ambitions régionales de l'Iran. A Bahreïn, où la contestation a débuté il y a plus d'un mois, le roi Hamad ben Issa Al Khalifa a répété, samedi dernier, qu'il était prêt au dialogue, face à une opposition sceptique. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a aussi affirmé que l'intervention des forces des pays du Golfe, pour mettre un terme à la révolte populaire à Bahreïn, était «un acte hideux voué à l'échec».