De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Les médecins résidents du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou ont réussi leur premier jour de grève nationale de trois jours, à laquelle ils ont appelé à partir d'hier. Le suivi est massif dans cette wilaya où le délégué des résidents, le Dr Djadjoua, a avancé le taux de 100 % de suivi, en assurant cependant un service minimum au niveau notamment des urgences et des gardes. Dans la matinée, les résidents ont observé un piquet de grève devant les locaux de la direction générale du CHU et prévoient un autre piquet pour aujourd'hui au niveau de l'annexe du CHU du sanatorium. Pour le troisième et dernier jour de ce débrayage, les protestataires ont programmé une assemblée générale pour discuter des suites à donner à leur mouvement. Selon notre interlocuteur, le mouvement peut virer vers la radicalisation si les revendications des résidents ne sont pas satisfaites. «Nous sommes même prêts à aller vers une grève illimitée», affirme le délégué des résidents de la wilaya de Tizi Ouzou, qui n'exclut pas un débrayage, y compris au niveau des urgences, puisque parmi leurs revendications figure la levée de l'ambiguïté visible à propos de leur statut entre étudiants et praticiens. Le service civil instauré depuis 1999 par le ministère de la Santé est fortement décrié par les résidents qui le considèrent comme «inefficace». Pour le docteur Djadjoua, les pouvoirs publics feraient mieux de créer des postes budgétaires avec des mesures incitatives, particulièrement au profit des établissements hospitaliers du sud du pays.A propos du service militaire, pour qu'il n'y ait pas d'équivoque, notre interlocuteur précise que les résidents ne revendiquent pas une dispense pour les spécialistes, mais seulement de bénéficier, comme toutes les catégories de la société, des grâces qui touchent parfois certaines promotions, alors que, habituellement, les médecins ne sont jamais concernés par les grâces notamment présidentielles.