Photo : S. Zoheir De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Le point noir, comme l'a souligné le Dr A. Bouhroun, étant les urgences qui sont souvent très fréquentes et très diverses dans leur expression clinique. Elles touchent tous les âges sans distinction de sexe et toutes les catégories sociales. Elles varient durant toute l'année et dépendent de nombreuses circonstances (temps, jours, nuits, vacances, domiciles, voie publique). Le docteur Bouhroun n'a pas manqué de préciser qu'«elles concernent toutes les spécialités médicales sans exception. Les services des urgences, bien que souvent délaissés, sont la vitrine de l'hôpital et l'opinion qu'on se fera de ce dernier, dans son ensemble, passe bien souvent par l'impression vécue lors d'une première visite ou d'une nuit passée au niveau du service des urgences. Les urgences constituent actuellement une préoccupation dans tous les pays du monde et les médias ne s'y trompent pas lorsqu'ils les traitent comme un phénomène fascinant la société». Face à cette situation et pour prendre en charge le malade d'une façon effective, une série d'opérations visant a réaliser des UMC a été lancée par le secteur de la santé où pas moins de quatre UMC seront concrétisées à travers la wilaya, en plus de la grande opération d'extension ayant ciblé les UMC à Tlemcen. Pour voir de près la situation, nous avons passé quatre heures au niveau de deux UMC, temps largement suffisant pour montrer les efforts déployés par le personnel, confronté chaque nuit à des problèmes d'agressions, de tentatives de suicides ou d'accidents. En effet, un consensus semble se dégager actuellement quant à l'importance d'améliorer le suivi des personnes se présentant aux urgences. Cette nuit-là, nous avons été surpris de la présence du directeur de la santé, Lalama Abelhalim, dans ce qu'il a qualifié de ronde de contrôle. Il était 00h17. Nous l'avons abordé pour une discussion sur son secteur et il n'a pas hésité à nous en parler longuement indiquant que l'objectif était d'adapter l'offre de soins aux besoins de la population et aux attentes des professionnels de santé, et ce, en s'appuyant sur les évolutions techniques. L'évolution de la médecine, fera-t-il remarquer, impose notamment de travailler sur les complémentarités entre l'hôpital de proximité et le CHU. «C'est le sens de la création d'un effort conjugué entre l'ensemble du personnel de la santé qui permettra aux établissements de coordonner leurs interventions, dans une logique de gradation des soins, pour mieux répondre aux besoins de la population ». Le directeur de la santé qui était accompagné de son adjoint, Allam Belkacem, a affirmé que leur présence fait partie du travail de la direction de la santé qui reçoit des lettres anonymes faisant état de laisser aller. «Or, aucune lacune n'a été enregistrée» selon ses propos. De son coté, M. Allam Belkacem a précisé que la qualité et la sécurité des soins a été et sera toujours au cœur du projet hospitalier. «On vise davantage à mieux organiser l'offre de soins, afin que chaque patient puisse se voir proposer des soins appropriés. «Nous exigeons de l'ensemble du personnel de faire du mieux possible pour un accès aux soins pour tous et répondre aux besoins de la population en délivrant des soins de qualité», dira-t-il. Profitant de sa présence pour donner plus de détails sur son secteur et sur la prise en charge du patient, le directeur de la santé a expliqué qu'il est demandé aux établissements de santé dans sa wilaya de développer une culture du résultat et définir des indicateurs de qualité, car il faut développer la transparence et l'information dans ce domaine. «L'hôpital, les salles de soins ainsi que les EPSP doivent y répondre et, donc, développer des filières de soins pour continuer à répondre aux besoins des citoyens. Il est vrai que chaque établissement ne peut tout faire tout seul, mais tous réunis ils sont à même de répondre efficacement à la demande exprimée. Ils pourront de même collaborer dans le cadre d'une communauté hospitalière nationale en regroupant leurs forces.» En effet, selon les données fournies par ces deux responsables, les hôpitaux de Tlemcen constituent des supports essentiels à l'accès aux soins de proximité. Coté citoyens, ces derniers affirment qu'aujourd'hui les hôpitaux font leur mue, se disant satisfaits des projets en cours de réalisation. Ceci explique que, d'ici peu, on pourra constater qu'il y a plus de qualité et de sécurité, des délais d'attente plus courts et des déplacements moins fréquents et, au final, un séjour à l'hôpital plus agréable et plus profitable au patient. Les habitants de la wilaya croient beaucoup en la réforme hospitalière engagée par le ministère comme enjeu majeur dans la perspective d'améliorer les soins de santé. Ils ne manquent pas de souligner non plus l'absence de structures de santé dans les régions rurales. A ce sujet, le directeur de la santé a indiqué que, grâce à la nouvelle carte sanitaire, il sera procédé à l'installation en zones rurales ou reculées de praticiens spécialistes, de médecins généralistes et de paramédicaux, et ce, en plus de certains projets visant la réalisation de salles de soins ou centres de santé. «L'amélioration de la santé et du bien-être de la population de la wilaya de Tlemcen est notre but, et il est, par conséquent, impératif d'accorder la plus haute attention aux plus démunis, souffrant de mauvaise santé, comme il est de notre devoir de donner plus d'importance à la santé pour tous ». Il est à noter que le secteur de la santé a bénéficié, au titre du plan quinquennal 2010-2014, de projets d'importance dont notamment un nouveau CHU ainsi que d'autres hôpitaux, polycliniques, UMC, etc.