L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) lance un appel au gouvernement, de même qu'au Parlement, pour qu'il revoie le système fiscal algérien qui «est très contraignant pour les entreprises et les commerçants». Dans une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec deux autres membres du bureau de l'UGCAA d'Alger, M. Boulanouar Hadj Tahar, responsable de la communication et porte-parole de cette organisation a présenté une série de doléances à l'adresse du gouvernement à l'occasion du débat, à l'APN, de la loi de finances 2009. Il s'agit de «la suppression de l'IBS [impôt sur le bénéfice des entreprises], mais aussi de l'annulation des impôts pour les commerçants sinistrés du séisme de Boumedès, des inondations de Bab El Oued et des évènements de la Kabylie». L'UGCAA demande également de réduire le taux de la TVA qui est de l'ordre de 6, 12, et 17% et «de les ramener à 3, 8 et 12%». Le conférencier exhorte aussi le gouvernement à réduire «le taux de pénalité de retard appliqué aux commerçants et à donner plus de considération à la commission des recours des impôts dont les décisions doivent être prises par la majorité des membres au lieu d'être aux mains du représentant des impôts». M. Boulanouar estime que «le gouvernement doit attaquer la fraude fiscale à la racine, c'est-à-dire en se penchant sur les raisons profondes qui poussent les entreprises et les commerçants à recourir à cette pratique». Selon lui, «le système fiscal est très compliqué» qu'il décourage les opérateurs économiques algériens et même étrangers qui y voient un obstacle à l'investissement. «Cette situation n'encourage pas du tout le développement économique du pays», dira le conférencier, ajoutant que «la lourdeur du système des impôts va en travers de la concrétisation de la politique de l'investissement». Cela, en plus du fait que cette situation «encourage le marché informel et l'évasion fiscale». M. Boulanouar dira que «plus de 50% des recettes échappent au Trésor public». «Plus les impôts sont élevés plus les commerçants et les opérateurs économiques trouvent des moyens d'échapper au fisc. Plus ils sont abordables et plus les gens les payent et entrent dans le travail formel», dira encore le porte-parole de l'UGCAA. Et d'ajouter que le secteur du commerce est créateur d'emplois et que si nos doléances venaient à être concrétisées le nombre de commerçants, 1 250 000 actuellement qui travaillent dans la légalité, passera à 3 millions. Car, pour le moment, 60% des commerçants travaillent au marché parallèle, ce qui représente 1 500 000 commerçants. M. Boulanouar n'a pas manqué de signaler que, du fait que les impôts sont trop élevés, pas moins de 10 000 commerçants ont retiré leur registre du commerce depuis l'année dernière, et que 20 000 artisans ont baissé rideau, tandis que 10% des commerçants d'habillement ont fermé boutique. Enfin, le porte-parole de l'UGCAA a fait savoir que le rapport du bureau international «Doing Business» classe l'Algérie à la 169ème place en termes de fiscalité. S'appuyant sur plusieurs critères (l'organisation, la transparence et les difficultés de ce système), cet organisme international a établi qu'une entreprise en Algérie passe 500 heures par an pour régler les questions d'impôts. B. A.