De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani C'est encore un scandale qui vient d'éclabousser deux entreprises publiques, en l'occurrence Mobilis et Algérie Télécom à Annaba, avec la découverte de 232 lignes téléphoniques GSM (061) affectées et enregistrées aux noms de personnes fictives. En effet, la section de recherches et d'investigation de la Gendarmerie nationale à Annaba, qui avait diligenté une enquête sur la base de lettres anonymes dénonçant des dépassements avérés, a mis au jour un trafic de cartes SIM où tout un réseau est impliqué avec des complicités parfois haut placées au niveau des deux entreprises. Les enquêteurs qui avaient épluché les dossiers mis à leur disposition avaient, au départ, découvert que 7 abonnés détenteurs de lignes téléphoniques GSM et dont les factures étaient impayées depuis des années n'existaient pas réellement, que les pièces fournies concernaient des personnes décédées ou que ces lignes avaient été attribuées à l'insu des supposés abonnés. Une situation qui avait poussé les éléments de la Gendarmerie nationale à s'intéresser aux contrats signés par ces abonnés, ce qui avait permis de découvrir le pot aux roses. Ainsi, il est apparu que les puces en question avaient été attribuées sur la base de faux dossiers fournis par un complice travaillant à l'APC d'Annaba. Celui-ci se chargeait de rassembler les documents nécessaires, de les présenter, restait la signature du contrat, celle-ci ne posant pas problème puisque n'importe qui pouvait émarger. Les puces se vendaient un peu partout au prix de 10 à 12 millions de centimes puisque les acquéreurs pouvaient faire des appels illimités étant assurés de ne payer aucune facture sans pour autant que leurs lignes soient suspendues. Ce petit trafic qui dure depuis bientôt 4 ans a eu de graves conséquences sur les équilibres financiers de Mobilis dans la région d'Annaba.Le dossier de cette affaire où sont impliqués des employés, des techniciens, des responsables en poste ou anciens a été transmis à la justice il y a deux jours. Le procureur de la République près le tribunal de Annaba a encore ordonné un complément d'enquête pour mieux situer les esponsabilités des uns et des autres et ainsi identifier toute la composante de ce réseau qui a fait d'une entreprise publique un fonds de commerce privé et illicite grâce auquel certains se sont indécemment enrichis. Selon nos informations, le magistrat n'écarte pas l'éventualité de convoquer de hauts responsables d'Algérie Télécom et de Mobilis puisque les premières cartes SIM détournées avaient été vendues du temps où l'opérateur historique gérait encore la téléphonie mobile avant de prendre en charge la téléphonie fixe.