Photo : Riad Par Karima Mokrani Les laborantins de l'éducation nationale montent au créneau et réclament l'application de l'article 315-08 du nouveau statut de l'éducation nationale. Un texte qui les fait sortir des corps communs -c'est ce qu'ils souhaitaient et revendiquaient depuis des années - pour les intégrer dans l'éducation nationale, avec ce que cela induit comme augmentation de salaire et octroi de primes et autres droits. «Nous demandons notre intégration à l'éducation nationale», clamait hier un groupe de près de 100 laborantins, venus de trente-deux wilayas du pays tenir un sit-in devant le siège du ministère de tutelle. L'action de protestation, d'un jour seulement, s'est déroulée dans le calme et la sérénité, sans le moindre heurt avec les agents de police présents sur les lieux. Les laborantins dénoncent leur marginalisation par la tutelle. Une marginalisation d'autant plus manifeste que des textes leur accordant le droit à l'intégration existent depuis 2008, mais qu'ils ne sont pas mis en pratique, insistent-ils. «Nous ne comprenons pas pourquoi ils ne veulent pas mettre en application le contenu de cet article 315-08 qui nous accorde ce droit à l'intégration», se plaignent-ils non sans rappeler qu'ils exercent un métier à risque : «Nous manipulons des produits chimiques très dangereux, mais nous ne bénéficions même pas d'une prime de risque.» Autres primes demandées, celles de la pédagogie, de documentation et de qualification. Le salaire moyen d'un laborantin est de 21 000 DA, soulignent-ils. Ce sit-in des laborantins est le premier du genre au niveau national. Des actions au niveau local ont eu lieu à des occasions différentes, mais sans donner de résultat probant. A l'exemple des enseignants, des enseignants contractuels, des adjoints de l'éducation et autres corps de l'éducation, le mouvement risque de s'amplifier et de se durcir, dans les jours à venir, jusqu'à satisfaction des revendications soulevées.A noter la présence de membres actifs de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) au sit-in d'hier, aux côtés de leurs camarades les laborantins. «Nous les soutenons parce que leurs revendications sont justes et légitimes. Ils font partie des travailleurs de l'éducation nationale, ils doivent donc bénéficier des mêmes droits. Nous ne pouvons rien faire sans eux», soutient Milane Zahir, le président du bureau de l'UNPEF à la wilaya de Béjaïa. Et ce dernier d'affirmer sa satisfaction de la décision d'intégration des enseignants contractuels bien que celle-ci ne soit pas encore effective et qu'elle ne concerne que les licenciés : «Rien n'est encore officiel, mais nous nous réjouissons de l'aboutissement du combat des enseignants contractuels que nous avons d'ailleurs soutenu depuis le début.» Le représentant de la wilaya de Béjaïa interpelle le ministre Boubekeur Benbouzid sur la situation des ingénieurs qui «ont travaillé durant des années dans le secteur et ont acquis une grande expérience». Il demande qu'ils soient, eux aussi, titularisés.