Photo : M. Hacène Par Smaïl Boughazi L'industrialisation des économies africaines a été le maître mot de la 19e Conférence africaine des ministres de l'Industrie (Cami), qui a débuté ses travaux hier à Alger en présence de 36 délégations africaines. Tous les participants à cette conférence ont mis en exergue l'impératif, pour les pays du continent noir, de développer des industries capables de transformer les ressources naturelles à défaut de les exporter à l'état brut.Le président de la République, qui a adressé un message aux participants, a mis l'accent sur les «aspirations légitimes» de la jeunesse africaine à l'emploi. Pour le chef de l'Etat, le développement de ce secteur doit passer par «la promotion de l'investissement et la mobilisation de l'épargne nationale et internationale pour le renforcement des capacités industrielles nationales, notamment dans l'exploitation et la transformation des ressources locales». Pour Bouteflika, la mise à niveau et la modernisation des entreprises, ainsi que l'adoption des normes de qualité dans le management et dans la production sont des étapes incontournables du développement industriel. Des actions qui nécessitent, ajoute-t-il, «une mobilisation des forces des gouvernements, des investisseurs nationaux et des entreprises étrangères qui acceptent de s'inscrire dans les stratégies nationales et régionales de développement». Le ministre sud-africain de l'Industrie, Rob Davis, a abondé dans le même sens estimant que l'Afrique doit «s'adapter aux nouvelles mutations que connaît l'économie mondiale», notamment l'émergence de nouvelles puissances économiques représentées par les pays en développement comme l'Inde et le Brésil.M. Davis a, en outre, affiché son vœu de voir la Cami 19 apporter des réponses aux attentes en matière d'industrialisation au moment où le continent exporte 70% des matières premières mondiales et ne contribue qu'à hauteur de 1,3% au commerce international.Le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), Kandeh K. Yumkella, a rappelé, quant à lui, la conjoncture internationale actuelle marquée par une poursuite des effets dévastateurs de la crise financière internationale et une mobilisation des jeunes dans plusieurs pays pour revendiquer une amélioration de leurs conditions sociales.Evoquant les aspirations des peuples, il dira que «la nouvelle Afrique veut commencer à exporter des produits semi-finis que ses partenaires, tels que les pays de l'Union européenne, devront commercialiser sur leurs marchés». Il pense au passage que la concrétisation des plans qui seront mis en place nécessite une amélioration du climat des affaires, une mobilisation des ressources humaines et financières adéquates et un renforcement des capacités constitutionnelles.Quant au vice-président de la Commission européenne, chargé de l'industrie et de l'entrepreneuriat, Antonio Tidjani, il a affirmé que «l'Europe est prête à aider l'Afrique pour développer son économie réelle». Il proposera ainsi aux participants de désigner un ambassadeur des PME qui sera un interlocuteur devant les Européens. Il a également invité les banques régionales, telles que la Banque africaine, à participer au forum européen des PME et ce, dans l'optique de trouver les moyens d'initier des projets communs. Dans le même ordre d'idées, le commissaire s'est dit pour l'échange des bonnes pratiques et d'expériences entre les deux ensembles.Organisée pour la première fois en Algérie depuis sa création en 1975, la CAMI constituera une plate-forme pour la mise en œuvre effective et efficace du plan d'action pour le développement industriel accéléré du continent (AIDA). Les ministres africains, qui se réunissent aux côtés des représentants de l'Union africaine (UA), de l'Onudi et de la Commission européenne, devraient finaliser et adopter le plan d'action pour le développement industriel accéléré du continent.