L'Afrique doit commencer à transformer elle-même ses ressources naturelles et cesser de les exporter à l'état brut sans bénéficier d'aucune valeur ajoutée, et produire des articles finis ou semi-finis, ont affirmé les participants à la 19ème Conférence africaine des ministres de l'industrie, ouverte mercredi à Alger. Les pays africains doivent se lancer dans la transformation industrielle de leurs matières premières. Au lieu de vendre du café en vrac, les pays producteurs peuvent le conditionner pour en faire un produit fini à valeur ajoutée, expliquent des participants à la réunion ministérielle de la CAMI-19, qui enregistre la participation de 36 pays et plusieurs organisations régionales et internationales. Le ministre sud africain de l'Industrie et président du bureau de la CAMI-18, M. Rob Davis, a affirmé que l'Afrique doit ''s'adapter aux nouvelles mutations que connaît l'économie mondiale'', notamment l'émergence de nouvelles puissances économiques représentées par les pays en développement comme l'Inde et le Brésil. ''De nombreuses analyses annoncent que l'Afrique deviendra un important pôle économique à condition d'engager le plus tôt possible un processus d'industrialisation permettant de transformer les nombreuses richesses naturelles qu'elle recèle en produits fini ou semi-finis destinés à subvenir aux besoins locaux et à leur commercialisation sur les marchés internationaux'', a-t-il dit. La transformation localement des matières premières implique la création d'emplois et de richesses au profit de populations, qui souffrent de pauvreté et de maladies ravageuses dont le VIH/Sida et la tuberculose, a-t-il souligné. Relevant que le continent africain, qui compte 10% de la population mondiale, exporte 70% des matières premières mondiale, mais ne contribue qu'à 1,3% au commerce international, M. Davis a souligné que la CAMI-19 doit apporter des réponses aux attentes de ce continent en matière d'industrialisation, et de fabrication de médicaments. Cette rencontre continentale, organisée pour la première fois en Algérie, permettra surtout de lancer une mise en oeuvre efficace du plan d'action pour le développement industriel accéléré de l'Afrique (AIDA), adopté par les dirigeants des pays africains en 2008 à Addis-Abeba. Tous les pays doivent s'impliquer à cette mise en £uvre visant une industrialisation du continent africain notamment dans des secteurs à forte valeur ajoutée comme les industries agroalimentaires, pharmaceutiques, de transformation des ressources minières et développement des énergies notamment les renouvelables, relèvent des participants. Pour le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Kandeh K. Yumkella, la CAMI-19 se tient dans une conjoncture internationale marquée par une poursuite des effets dévastateurs de la crise financières internationale, qui a contraint de nombreux pays à revoir leurs politiques économiques et une mobilisation des jeunes dans plusieurs pays pour revendiquer une amélioration de leurs conditions sociales. ''Il faut vite procéder à l'industrialisation de nos pays et à créer de l'emploi et de la richesse, car nos jeunes ont besoins d'espoir. Si nous continuons à exporter des matières premières à l'état brut nos pays continueront à être pauvre'', a-t-il mis en garde. ''La nouvelle Afrique veut commencer à exporter des produits semi-finis que ses partenaires, tels que les pays de l'Union européenne, devront commercialiser sur leurs marchés'', a-t-il précisé. Par ailleurs, M. Yumkela, a affirmé que la mise en £uvre d'AIDA nécessite une amélioration du climat des affaires, une mobilisation des ressources humaines et financières adéquates et un renforcement des capacités constitutionnelle. La commissaire pour le commerce et l'industrie de la Commission de l'Union africaine (CUA), Mme Elisabeth Tankeo, a relevé que ''malgré ses richesses, le continent africain n'arrive pas encore à sortir du piège de la pauvreté''. Quelque 300 fonctionnaires et experts africains prennent part aux travaux de cette conférence, centrée sur '' ''la Promotion de la compétitivité des industries africaines par l'augmentation et l'amélioration de la valeur ajoutée''. Elle est organisée par l'Algérie, en collaboration avec l'ONUDI et l'UA.