De par ses dimensions imposantes, la place des Martyrs d'Adrar est classée parmi les plus importantes d'Algérie et constitue de ce fait un lieu de rencontres, notamment en soirée quand la température devient plus clémente. Animée la nuit, cette place, de 250 m de long et 150 m de large, se vide aux premiers rayons du soleil quand le mercure atteint les 50°C. D'ailleurs, certains téméraires se lancent comme défi «la traversée de la place, en plein été, à midi». Un pari difficile à tenir et une sanction dure à supporter, surtout pendant le mois de Ramadhan. Dans leurs activités quotidiennes, ou pour se rendre au marché «Bouda», un espace commerçant très fréquenté, les habitants préfèrent, dans la matinée, éviter cette traversée. Ils s'imposent des détours plutôt que de subir une traversée de la place des Martyrs écrasée par les rayons du soleil. Après le f'tour, la prière des tarawih à laquelle les Adraris accordent un grand attachement, et le dîner, la place devient le lieu de rendez-vous du tout-Adrar. L'esplanade qui suscitait de l'appréhension le matin accueille, à la tombée de la nuit, des familles et tous ceux qui veulent se ressourcer après une journée de labeur. La place devient le soir comme une ruche d'abeilles. Des groupes d'amis et de familles s'y retrouvent, assis en tailleur sur des couvertures (zaoura en langage local) pour discuter et boire un thé à la menthe accompagné de cacahuètes servis par les nombreux marchands ambulants y officiant. Cette façon de s'attrouper dans le vaste espace de la place est appelée par les habitants de la région «el forsada», indique un marchand ambulant qui précise qu'il assure chaque soir une vingtaine de couverts, des couvertures, des tables basses et des bancs qu'il range sur sa charrette, aux aurores, pour rentrer chez-lui. Le modèle actuel, caractérisé, d'après M. Mekideche, par un «gaspillage de l'énergie de la part des ménages et des activités, et indirectement encouragé par les prix appliqués», devrait être remplacé par un autre modèle «plus sobre» en favorisant la consommation du GPL et du gaz naturel qui devraient prendre le pas sur celle des produits raffinés. La promotion du nouveau modèle de consommation doit s'appuyer, selon l'intervenant, sur une politique de prix «appropriée et une communication soutenue» en direction de l'ensemble des consommateurs internes (ménages, transports et industrie). M. Mekideche s'est également étalé sur la structure actuelle des prix de l'énergie sur le marché interne. Sur ce point, il a jugé nécessaire, pour les pouvoirs publics, de «réévaluer régulièrement et en transparence les coûts du gaz […] en Algérie pour éviter des transferts implicites de rentes au motif d'avantages comparatifs» accordés aux investisseurs étrangers. Cette reconsidération des cours doit toucher, selon lui, toutes les industries et activités qui consomment du gaz, à l'exception des unités de dessalement de l'eau de mer et des infrastructures d'électrification destinées aux ménages. La politique énergétique de l'Algérie a été aussi évoquée par M. Mekideche qui a, une nouvelle fois, soulevé la problématique du rythme d'exploitation des ressources énergétiques du pays. Par ailleurs, le débat qui a suivi l'intervention de M. Mekideche, et qui a été animé, entre autres, par des universitaires, des cadres dans le secteur de l'énergie et de représentants de partis politiques ou du mouvement associatif, a porté notamment sur la loi sur les hydrocarbures et l'internationalisation des activités de Sonatrach. APS