Une nouvelle tentative de marche, à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) - la huitième - a été empêchée par les forces de l'ordre, hier, à la place du 1er Mai, d'où elle devait s'ébranler en direction de la place des Martyrs. L'important dispositif mis en place par la police aux alentours a contraint des dizaines de manifestants à faire du surplace et à se regrouper non loin de l'entrée de l'hôpital Mustapha-Pacha. Ce rassemblement, sous un soleil de plomb, réunit le président d'honneur de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, Me Ali Yahia Abdenour, et des cadres du RCD, dont Fetta Sadat (secrétaire nationale aux droits de l'Homme) et des députés du même parti, Atmane Mazouz (chef du groupe parlementaire) et Mohcine Belabbas (chargé de communication) et en l'absence remarquée du président du parti Saïd Sadi. Ils ont été rejoints par des militants du MDS et du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), non reconnu, ainsi que par le collectif des épargnants de Khalifa Bank, conduit par Omar Abded. Les protestataires, assiégés par la police qui tentait de dissuader d'autres personnes de les rejoindre, ont scandé leurs slogans habituels, hostiles au pouvoir : «Echaab yourid iskat ennidham (le peuple veut faire chuter le régime), «Djazaïr horra démocratia (Algérie libre et démocratique) et «Laissez nous marcher, n'ayez pas peur de nous». Ils ont brandi également des banderoles dénonçant : «Système dégage» ; «L'Algérie aux jeunes» et «Algérie démocratique et sociale». Alors que Me Ali Yahia se dressait impassible au milieu de la foule, le représentant des petits épargnants de Khalifa Bank a tenté d'haranguer la foule. «Nous finirons par vaincre. D'autres Algériens nous rejoindront. Ça viendra», s'exclama-t-il devant les représentants des médias. Contraints à rester sur place et pouvant entamer la marche, les protestataires ont commencé à quitter les lieux aux environs de 11h30 et à se disperser dans le calme. En dépit de l'interdiction par l'Administration des marches dans la capitale, depuis juin 2001, la CNCD a renouvelé son appel à manifester chaque samedi depuis le 12 février, pour demander le changement en Algérie. La CNCD aile partis avait adopté, dimanche dernier, une «plateforme pour un changement démocratique» dans laquelle elle appelle à la poursuite des marches et suggère la création d'un «conseil national de transition démocratique». Dans le document en question, les animateurs de la CNCD indiquent que le «conseil national de transition démocratique» aura pour tâche de «dissoudre toutes les institutions élues, de nommer un gouvernement de transition et d'engager le pays dans une refondation nationale dont la clé de voûte sera la rédaction d'une constitution qui sera proposée au peuple algérien par voie référendaire», rappelle-t-on. A. R.