Un important dispositif de sécurité a été déployé très tôt le matin hier à Alger, jour de la marche à laquelle a appelé la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNCD) entre la place de la Concorde (ex-1er Mai) et la place des Martyrs. Les points de contrôle d'entrée à la capitale, habituellement plus fluides le samedi, ont été très filtrants bien avant 7h. Les barrages fixes de l'ouest du grand Alger, au niveau de Réghaïa et des Bananiers, ont été renforcés par des voitures de police ainsi que par d'autres effectifs, et les véhicules ne passaient qu'au compte-gouttes. Même image au point de contrôle de la police à El Hamma, à l'entrée de la ville où la file de véhicules ne cessait de s'allonger à vue d'œil. Les gares routière du 2 Mai et ferroviaire de Agha, non loin du point de départ de la marche, ont été assiégées par les forces anti-émeutes épaulées par des véhicules anti-émeutes. La place de la Concorde d'où devait s'ébranler la marche à 11h a été complètement encerclée par un impressionnant cordon de sécurité. Des policiers anti-émeutes, bâton à la main ou en bandoulière, surveillaient les quelques véhicules qui passaient au milieu de plusieurs camions stationnés autour de la place et aux alentours de l'hôpital Mustapha et des ruelles avoisinantes jusqu'à la maison de la presse Tahar Djaout. Le parcours de la marche était bien quadrillé. Des voitures de police étaient visibles le long de l'itinéraire, notamment place Mauritania, la Grande Poste, le square Sofia, Port Saïd et la place des Martyrs, jusqu'au lycée Emir Abdelkader et le siège de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Tout le long du trajet, des véhicules de police ont été déployés avec le renfort de sapeurs-pompiers au niveau de certains édifices publics comme les sièges de la wilaya, de l'Assemblée populaire nationale (APN) et du Sénat. Un peu plus haut, rue Didouche Mourad, le siège du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) était quadrillé depuis la veille par de nombreux policiers. Les tentatives de regroupement ont été tout de suite mises en échec par les forces de l'ordre. Le RCD avait appelé, le 22 janvier dernier, à une marche sans autorisation des pouvoirs publics. Dans d'autres endroits de la ville, notamment ceux près du parcours, quelques véhicules de police étaient également visibles. C'est le cas du palais du peuple, de Bir Mourad Raïs, des boulevards Didouche Mourad et Ben M'hidi, et de la place Audin. Cette marche n'a pas été autorisée par la wilaya d'Alger qui a, par contre, proposé aux organisateurs de tenir un meeting dans l'une des salles de la capitale, notamment à la Coupole du complexe Mohamed Boudiaf d'une capacité de plus de 10 000 places, mais la CNCD a maintenu sa marche.