De mémoire de journaliste, il ne nous souvient pas qu'une législature parlementaire ait vu les conclusions de différentes commissions d'enquête, quand elles sont acceptées, rendues publiques. Encore moins les responsables désignés sanctionnés. Mieux, même les députés qui font la demande de consulter les rapports sous le sceau de la confidentialité se voient opposer une fin de non-recevoir. Cela a été le cas, pour ne citer que les plus récentes, pour la commission d'enquête parlementaire exigée par le FLN et d'autres partis politiques à la suite de la fraude massive lors des élections législatives et locales de 1997. La commission a été mise en place et elle a eu toute la latitude pour mener à bien sa mission. Toutefois, ses conclusions n'ont jamais été portées à la connaissance des députés. Et pour cause ! Le rapporteur avait tout simplement fait une copie sur une disquette et formaté le disque dur. Plus aucune trace donc. Hier, le bureau de l'APN a eu un sursaut de conscience. Il a avalisé la résolution relative à la constitution d'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur la pénurie des produits de large consommation, dont la conséquence a mené au déclenchement des émeutes en janvier dernier. Des émeutes qui se sont soldées par 5 morts, des dizaines de blessés et des milliards de dégâts matériels. C'est donc la première commission d'enquête qui a eu l'aval du bureau de la chambre basse du Parlement, après qu'il eut rejeté toutes celles ayant trait à la corruption, proposées par 28 députés, ou encore celle relative aux évènements sanglants de Berriane dans la wilaya de Ghardaïa. Pour cette dernière, la seule réponse à laquelle ont eu droit les élus, c'est l'envoi d'une mission d'information décidé par le président de l'APN et dont on ne connaît toujours pas les résultats. Aussi, il est logique de s'interroger sur l'acceptation de celle introduite par les députés du FLN sur les évènements de janvier dernier trois mois après les faits, alors que toutes les autres ont été systématiquement refusées. Cela dit, il faudrait qu'elle obtienne l'accord de la majorité de l'hémicycle. On aurait aimé que les «élus du peuple» interpellent le gouvernement sur les remises en cause successives des mesures prises dans les différentes lois de finances qu'ils ont eux-mêmes approuvées à main levée. Ou encore sur la l'augmentation du nombre de vendeurs informels qui sont passés à 800 000. Il se trouve que nous sommes à une année des élections. Dès lors, les desseins électoralistes commencent à se dessiner. Et tout est permis pour arracher des voix, y compris en exploitant la détresse des gens. F. A.