Une première ébauche d'un cadre de recommandations sur la gestion des flux de capitaux, ressemblant au «code de conduite», a été publiée hier par le Fonds monétaire international (FMI).Entre, d'un côté, les Etats-Unis, l'Europe et le Japon qui ont une politique monétaire très généreuse, et, de l'autre, des pays comme la Chine, l'Inde, le Brésil ou la Corée du Sud qui offrent aux financiers des perspectives alléchantes, les flux de capitaux et de devises se déplacent à un rythme élevé.«Les entrées de capitaux à grande échelle sont de retour. Les marchés émergents sont redevenus la coqueluche des investisseurs», a souligné, lors d'une conférence téléphonique, Aasim Husain conseiller au département de la stratégie du FMI et l'un des auteurs du rapport du FMI. Mais «même si ces flux sont généralement bénéfiques pour les pays qui les reçoivent, les excès d'entrées de capitaux peuvent comporter des risques pour la stabilité macroéconomique et financière», a indiqué le Fonds, faisant allusion à une appréciation excessive du taux de change, à la spéculation, à la croissance excessive du crédit, voire à l'inflation, ou encore à la volatilité de la conjoncture économique.Les recommandations du Fonds énoncés en neuf «éléments-clés» figurent dans un document de 97 pages intitulé «Expériences récentes dans la gestion des afflux de capitaux : les thèmes transversaux et un cadre de politique économique possible». Elles déterminent dans quelles circonstances des «mesures de gestion des flux de capitaux» sont acceptables, quand elles restent le dernier outil disponible. Le FMI détaille quelques principes généraux : que ces mesures soient non discriminatoires, bien proportionnées, adaptées au contexte national, efficaces, et accompagnées d'une bonne régulation financière.Les recommandations «posent les bases des conseils qu'on peut donner aux pays dans la gestion des entrées de capitaux. Cela peut être un premier pas vers le développement d'un code de conduite plus large, dont discute le G20», a indiqué M. Husain.Pour le FMI lui-même, c'est une rupture historique dans la mesure où l'institution, pour la première fois depuis sa création, reconnaît officiellement que dans certains cas, de telles mesures peuvent se justifier.Le compte rendu d'une discussion sur le sujet le 21 mars au conseil d'administration du FMI, publié hier, montre qu'«une majorité» des Etats membres ont approuvé globalement les recommandations du FMI. R. C.