La France lancera durant sa présidence du G20 les négociations en vue d'une réforme du système monétaire international afin d'améliorer la coordination des politiques et contenir les flux de capitaux qui affectent les changes, a déclaré jeudi Christine Lagarde. La France prendra en novembre pour un an la présidence du Groupe des Vingt qui réunit les grands pays industrialisés et les principales économies émergentes, dans une période où les Etats veulent maîtriser leur devise pour stimuler la relance de leur économie. "Le système monétaire international (...) tel qu'il est actuellement ne semble pas particulièrement efficace", a dit la ministre française de l'Economie à Washington, où elle était reçue par le cercle de réflexion Carnegie Endowment. "De plus, si on regarde les dernières mesures qui ont été prises, que ce soit au Brésil ou au Japon, et sans parler de la Chine, on peut vraiment se demander quelle genre de coordination il y a", a encore dit Christine Lagarde. Le Brésil a doublé récemment la taxe sur les achats étrangers de sa devise afin de contenir l'afflux de capitaux étrangers et endiguer la flambée du real. Le Japon est pour sa part intervenu le mois dernier sur les marchés monétaires pour affaiblir le yen, une initiative qui lui a valu les critiques de l'Europe parce qu'elle était unilatérale. Sans en référer directement à la politique monétaire, Christine Lagarde a expliqué que la France souhaitait améliorer la coordination des décisions. "Il faut coordonner, et mieux coordonner, parce que les décisions unilatérales ne vont pas être aussi efficaces que si elles étaient prises, comme par le passé, sur une base plus concertée", a-t-elle fait valoir. "Donc notre objectif dans ce processus de réflexion est de lancer ça, sans tirer de conclusions dès le départ, et sans être certain que nous serons parvenus à quelque chose avant la fin de l'année", a ajouté la ministre française. La France, a-t-elle dit, proposera d'élargir le nombre de devises dans lesquelles les investisseurs peuvent placer des fonds, peut-être dans le cadre des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international. Le gouvernement allemand participera pour sa part, avec vigueur aux discussions qui porteront sur les questions monétaires au G20. Selon le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Steibert la monnaie chinoise devait être réévaluée. Il a également ajouté que le G20 doit respecter ses engagements et préparer une stratégie de sortie des plans de relance engagés par les Etats pour faire face à la crise. Faisant écho aux Etats-Unis qui demandent l'appréciation du yuan, les dirigeants de la Commission européenne ont également déclaré jeudi que l'Union européenne continuerait d'exiger de la Chine une réévaluation de sa monnaie. Dans une interview publiée par Le Monde jeudi, le directeur du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a de son côté mentionné la politique monétaire chinoise comme un problème primordial à résoudre pour rééquilibrer l'économie mondiale.