De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Des centaines d'enseignants ont répondu à l'appel conjoint à la protestation lancé par le Conseil national des personnels de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) par l'intermédiaire de leurs structures de Tizi Ouzou pour un rassemblement devant le siège de la direction de l'éducation suivi d'une marche vers le siège de la wilaya. Les protestataires qui arboraient des banderoles dénonçant leur situation, le mépris affiché par les responsables à leur égard et leurs revendications ont délégué, une fois arrivés devant le portail d'accès de la cité administrative, quelques-uns de leurs membres pour former une délégation appelée à rencontrer le premier responsable de la wilaya et lui exposer leurs doléances multiples. Des doléances résumées dans une lettre ouverte adressée justement au wali de Tizi Ouzou et dans laquelle les deux formations syndicales l'interpellent sur «une situation dramatique qui, si elle venait à perdurer, conduirait vers une impasse dont les conséquences seraient néfastes pour toute la communauté éducative de la wilaya» et ce, en exprimant l'espoir de voir le wali «intervenir dans l'urgence afin d'assainir en profondeur la situation qui prévaut à la Direction de l'éducation de Tizi Ouzou». Les enseignants de ces deux organisations syndicales dénoncent particulièrement les situations financières pendantes, dont certaines depuis une dizaine d'années, la non-application de l'effet rétroactif du 1er janvier 2008 concernant les professeurs coordinateurs et les situations administratives non régularisées (avancements, intégrations, validation de l'expérience…) ainsi que, sur un autre volet, la violation de la législation relative à l'exercice du droit syndical des travailleurs, citant notamment des entraves subies comme le refus aux syndicats agréés l'accès aux établissements scolaires, l'interdiction des réunions au sein des établissements ainsi que la fermeture qualifiée d'illégale du siège du syndicat Cnapest. Les auteurs de la lettre ouverte ont également dénoncé «l'abus de pouvoir de la Direction de l'éducation» à travers certaines actions comme la mise à l'écart arbitraire d'enseignants syndicalistes lors des opérations de correction du baccalauréat, l'obstination du directeur de l'éducation pour des raisons subjectives à refuser de recevoir la délégation du Cnapest en présence de l'un de ses membres, la démotivation des travailleurs par divers harcèlements (injures, intimidations…) ainsi que les attributions illégales des logements d'astreinte. D'autres doléances ont été énumérées encore par les animateurs des deux syndicats protestataires, en relation notamment avec les travailleurs contractuels, les œuvres sociales de l'éducation, la mutualité des travailleurs de leur secteur (Munatec), les professeurs techniques et les lycées techniques (PTLT) ainsi que l'enseignement de la langue amazigh. Et à la lumière de toutes ces doléances, les syndicalistes des deux organisations expriment une douzaine de revendications, notamment la régularisation immédiate de toutes les situations financières pendantes, le respect strict des lois et législation régissant l'exercice de l'activité syndicale, la cessation immédiate de toutes sortes de harcèlements et de pressions des responsables à l'encontre des travailleurs de l'éducation, l'intégration et la régularisation administrative et financière de tous les travailleurs contractuels ainsi que l'élection par la base des membres des commissions pour la gestion des œuvres sociales. Il est également exigé l'amélioration des conditions de travail des travailleurs de la Munatec et la gestion transparente de ses biens et de ses fonds, la mise en service de la maison de l'enseignant, le rétablissement des professeurs PTLT ainsi que la récupération de tous les logements indûment occupés. Selon un enseignant du secondaire, les deux délégations mises sur pied par le Cnapest et l'UNPEF pendant le rassemblement devant le siège de la wilaya ont finalement été reçues par le wali lui-même, comme il était souhaité par les animateurs syndicaux.