La fréquence des maladies respiratoires augmente à une vitesse effrayante. D'ici 10 à 20 ans, 80% des Algérois souffriront de maladies respiratoires, a indiqué, hier, le professeur Salim Nafti, chef de service des maladies respiratoires au CHU Mustapha et président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie. Il intervenait à l'occasion du 7ème forum national de l'omnipraticien, organisé durant deux jours, au centre commercial d'El Hamma, par le fascicule de la santé, dans le cadre des journées de formation médicale continue. Plus que jamais, les liens entre environnement et santé sont aujourd'hui au cœur des inquiétudes des spécialistes. Le professeur Nafti alerte sur l'évolution galopante des maladies respiratoires, mettant le doigt sur la pollution de l'air provenant des émissions de véhicules roulant au gazole notamment. «La pollution automobile est une source majeure de pollution de l'air, ce qui expose la population au risque des maladies respiratoires chroniques», dit-il. Il décrit une situation des plus inquiétantes à Alger, «avec plus de 800 000 véhicules qui roulent en permanence et des dégagements gazeux polluants et de plus en plus dangereux, comme les gaz d'échappement des véhicules qui dégradent la qualité de l'air». Si nous ne sommes pas encore Mexico, qui détient la palme de la ville la plus polluée au monde et où respirer est tout aussi dangereux que fumer deux paquets de cigarettes, il est temps de prendre des mesures concrètes pour préserver la qualité de l'air qui se dégrade de jour en jour. D'après notre interlocuteur, «Alger est la deuxième ville la plus polluée en Méditerranée après Athènes».Lorsque l'environnement est fortement pollué, les polluants entrent dans les poumons, ce qui entraîne une aggravation des troubles cardiovasculaires et respiratoires, ainsi que des maladies pulmonaires comme les bronchites, l'asthme, voire le cancer. «D'où la nécessité de mettre un frein à la pollution automobile en encourageant le carburant propre», dit-il. Selon le docteur Salah Laouar, organisateur de l'événement, cette rencontre réunit quelque 700 participants, dont d'éminents professeurs dans différentes spécialités, autour de thèmes d'actualité et d'ateliers. L'objectif de ces journées de formation médicale continue est de permettre aux médecins d'actualiser leurs connaissances et d'être au diapason des dernières nouveautés scientifiques, ce qui se traduit inéluctablement par une meilleure prise en charge des malades. A. B.