Rendez-vous C?est désormais un rituel observé chaque année par nombre de commerçants qui se reconvertissent l?espace d?un mois. En effet, nombreux sont ceux qui transforment leurs vitrines à quelques jours seulement du mois sacré. Des boîtes de gâteaux suspendus ornent déjà leurs étalages, l?odeur de la zlabia chatouille les narines, alors que le kalbellouz, les tartes et autres confiseries traditionnelles aguichent les narines des passants qui, souvent, ne résistent pas à la tentation. Des pizzerias, des salons de thé, des rôtisseries, des fast-foods et autres restaurants se reconvertissent du jour au lendemain en des points de vente de gâteaux. Des locaux, autrefois vides ou fraîchement construits, émergent subitement dans de nombreux quartiers de la capitale. Un phénomène qui n?est guère récent, bien au contraire, c?est devenu un «rite» commercial enraciné dans les m?urs de tous les Algériens, et qui fait partie désormais de «l?atmosphère ramadanesque». «Tous mes employés sont rentrés chez eux. Durant le ramadan, ils sont en congé pour un mois. Je ne peux fermer mon local pendant toute cette période, il faut que je vende ces confiseries pour assurer des rentrées d?argent !», explique Ammi Mohammed, patron d?une rôtisserie à Alger. Il n?est que 10 h, il s?est levé tôt pour préparer son magasin. Les tables et les chaises sont rangées dans un coin, alors que le seuil du local est bloqué par une table sur laquelle sont posées toutes sortes de friandises alléchantes et des bouteilles de limonade, la sacrée Hamoud ! Plus loin, une pizzeria dont les rideaux sont à demi-levés. Juste à l?entrée, du kalbellouz, de la zlabia, de la baqlawa et autres tartelettes traditionnelles sont exposés. «Ça ne va pas non ! Vous-voulez que je baisse rideau pendant trente jours ! ? Mon bénéfice durant ce mois est faible il faut bien que je l?augmente, car je ne travaille que la nuit et les clients sont très rares !», confie Khaled, le propriétaire. Les mêmes arguments seront avancés par la plupart des commerçants, qui attestent que cette activité est légale. «C?est toujours du commerce, non !», une réponse qui revient tel un leitmotiv dans toutes les bouches.