Le chef de l'Etat a repris dimanche dernier les audiences annuelles avec les ministres du gouvernement. Cette tradition, instaurée depuis quelques années, a pour but d'évaluer la gestion des différents secteurs, notamment en ce qui concerne la réalisation des projets. Il s'agit aussi de tracer les perspectives à travers des orientations et des recommandations. Le défilé des ministres devant le Président entamé avec l'argentier du pays, Karim Djoudi, s'annonce donc riche en orientations. Lesquelles sont d'une grande importance pour mener à bon port tout type de projets. Or l'expérience des trois dernières années n'a pas de grand effet sur les membres de l'Exécutif. Car depuis 2005, on assiste aux mêmes recommandations et aux mêmes remarques. Mais, en termes d'application, les changements ne sont pas notables. Le constat n'a pas changé sur le terrain. Et dire que les remontrances et les instructions ne manquent pas durant les séances d'audition et autres rencontres officielles. Que faudrait-il donc à nos ministres pour prendre en considération les orientations du Président en les mettant en œuvre ? Cette question s'impose à la lumière des énormes retards enregistrés un peu partout. De nombreux secteurs accusent des retards considérables dans l'exécution de leurs projets. Cette situation sévit malheureusement dans tous les départements ministériels. Santé, travaux publics, commerce, enseignement supérieur, éducation nationale, habitat et autres connaissent des lacunes en matière de gestion. Des lacunes qui sont à l'origine de ces retards. Des retards qui diffèrent d'une région à une autre. Pour sauver la face, les projets avancent parfois à titre exceptionnel sinon on s'affaire à chaque veille de visite officielle à faire dans le bricolage. Mais dans la quasi-majorité des cas, les projets ne sont pas réceptionnés dans les délais, engendrant ainsi des surévaluations dans les montants consacrés à la réalisation. Le retard se paie chèrement. Car, en finalité, c'est le Trésor public qui paie les frais supplémentaires. Le scénario se répète à chaque fois et l'on se retrouve donc dans un cercle vicieux. Au moment où on parle de la nécessité de rationaliser les dépenses, les problèmes de la planification, de la prospective, du suivi des chantiers se posent avec acuité. Le temps est à la révision de tous ces aspects à travers la mise en place de structures efficaces gérées par des ressources managériales compétentes. Ce n'est pas ce qui manque en Algérie. Quand la volonté y est, le reste peut suivre. Gérer, c'est planifier et prévoir en tirant les leçons des erreurs commises dans le passé. Or, on ne fait qu'effacer et refaire les mêmes erreurs. S. I.