De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La wilaya de Tizi Ouzou a besoin d'environ vingt milliards de dinars pour ses vingt-trois zones industrielles et d'activité, dont quatre sont à créer. C'est l'estimation faite par les services de la Direction de l'énergie et des mines (ex-DMI) de la wilaya qui a dressé les besoins de la wilaya. M. Abdelkrim Ouchabane, chef du service énergie et industrie de cette direction de wilaya, précise toutefois que cela reste une première estimation dont l'étude n'a pas encore été approfondie et qui peut connaître des correctifs, tout en incluant les quatre zones industrielles que la wilaya de Tizi Ouzou a proposées au gouvernement central. Des zones prévues à Bouaïd, commune de Tizi Ouzou, à Boubhir (Bouzeguen), à Freha/Timizart et à Draa El Mizan/Tizi Gheniff. La proposition de cette dernière zone industrielle a été retenue par les pouvoirs publics sur une trentaine à l'échelle nationale, selon M. Ouchabane dont les services s'attendent à ce que les autres zones industrielles proposées soient acceptées aussi, même si cela ne se fait pas dans l'immédiat.Pour ce qui est de l'épineux problème de viabilisation des zones industrielles et d'activité dans la wilaya qui a toujours été dénoncé par les opérateurs économiques de la région et même par ceux désirant s'y implanter, notre interlocuteur rappelle la somme de 34 milliards de centimes dégagés par les pouvoirs publics au profit de cinq zones d'activité de la wilaya, à savoir celles de Draa Ben Khedda, de Boghni, de Mekla, d'Azeffoun et Tala Athman (commune de Tizi Ouzou). Il est évident que cette enveloppe ne pouvait régler l'immense problème de viabilisation, d'où le dégagement, cette année, de près de 22 milliards de centimes pour la seule zone d'activité de Freha. Les travaux de réalisation du programme de viabilisation sont en cours, selon notre interlocuteur qui affirme que cette zone d'activité dispose de 58 lots dont 45 ont déjà été attribués à des opérateurs économiques. Mais il reste cependant ce retard immense à entrer en production, dû probablement à la question de viabilisation, puisqu'il n'y a qu'un seul opérateur entré en production sur les 7 qui ont lancé les travaux de réalisation de leurs unités. Avec les quatre zones industrielles à créer, la wilaya de Tizi Ouzou aura en tout 23 zones représentant son foncier industriel, géré problématiquement par plusieurs organismes, dont la Société de la gestion immobilière (Sogi), l'Agence foncière de wilaya et le bureau d'études Urbab de Blida. Dix-sept zones d'activité, dont deux à Azazga et à Boudjima, ne sont pas encore lancées, une zone des dépôts à Tizi Ouzou ainsi que la zone industrielle de Oued Aïssi. Donc en tout, 19 zones en plus des zones industrielles de Bouaïd (Tizi Ouzou), de Boubhir (Bouzeguen), de Freha/Timizart et de Draa El Mizan/Tizi Gheniff. Les 23 zones totalisent pas moins de 1 656 lots créés dont 881 ont été attribués. Parmi tous ces lots, il n'y en a qu'une centaine qui a vu l'aboutissement des projets et leur entrée en activité, alors que 169 se trouvent en cours de réalisation et 258 en attente d'être lancés. C'est dire le retard pris par les zones d'activité de la wilaya de Tizi Ouzou pour une exploitation optimale. Et les raisons expliquant ce retard sont multiples, allant des litiges avec les ex-propriétaires au non-respect des cahiers des charges par les «investisseurs», en passant par des dizaines d'affaires en justice qui traînent en longueur, l'absence ou le manque de viabilisation (AEP, assainissement, voirie, électricité, gaz et téléphone, entre autres), des oppositions et du transfert de zones non encore effectué. Les autorités de la wilaya de Tizi Ouzou semblent croire en une volonté des pouvoirs publics de s'investir davantage dans la régularisation de toutes les zones de la wilaya ; les 22 milliards dégagés au profit de la zone d'activité de Freha attestent de cette volonté. Et même si aucune autre zone n'a été programmée par le gouvernement dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014, les responsables locaux et les investisseurs réels ou potentiels comptent beaucoup sur les programmes spéciaux de l'Etat pour attirer les investisseurs, dans une wilaya qui pâtit du retard de son développement économique et de la fuite de ses investisseurs.