Photo : S. Wafia De notre envoyée spéciale à Béjaïa Wafia Sifouane C'est au théâtre régional de Béjaïa Abdelmalek-Bouguermouh que la générale de la dernière production du TRB, Lalla oua soltane, a eu lieu jeudi dernier, suivie d'une seconde représentation le lendemain. Mis en scène par Ahcène Azezni, le texte est signé par Omar Fatmouche, le directeur du TRB. La pièce relate la curieuse histoire d'un sultan juste, mais victime de la grande confiance qu'il a accordée à son ministre qui découvre qu'il a été un esclave vendu à son prédécesseur. S'inscrivant dans un style satirique, la pièce retrace l'histoire. Elle débute par l'annonce de l'exécution du marchand d'esclaves, le seul homme au courant de l'origine du sultan. A quelques minutes avant sa mort, il est sauvé par Lalla, une mystérieuse danseuse richissime. Pris au dépourvu, ne sachant comment se sauver d'un scandale si son peuple venait à découvrir qu'il est gouverné par un esclave, le sultan fait appel au service du juge, un homme petit à la voix aiguë qui fera rire le public à gorge déployée avec ses répliques ironiques et très subtiles. La loi est claire : pour redevenir libre, le sultan doit être vendu au marché public afin que son acquéreur le libère. Malgré les conseils de son ministre, le sultan se plie à la justice. Une fois au marché, le juge annonce le début des enchères. Mais, hélas, personne ne veut du sultan. C'est à ce moment qu'un étranger débarque et prend possession du sultan, devenu dorénavant une vulgaire marchandise. Ce dernier n'est autre que l'ex-vendeur d'esclaves envoyé par Lalla. Contente de son affaire, Lalla décide d'emmener le sultan chez elle pour signer par la suite l'acte de sa libération. Elle embarquera ce dernier dans son monde des Mille et une Nuits à la découverte de son peuple. Etonné par l'injustice qui règne dans son pays, il sera mené en bateau par la danseuse jusqu'à en perdre la raison. Par ailleurs, bien que la pièce traite d'un sujet actuel, on notera la légèreté du texte et quelques imperfections au niveau de la mise en scène. On relèvera également un certain humour, ce qui sans doute a sauvé la représentation. On soulignera également le piètre jeu des comédiens qui ont donné l'impression de s'amuser sur les planches, frisant ainsi le ridicule. Un bon point cependant pour la scénographie signée Yahia Ben Ammar, qui a aménagé une sorte de veilleuse avec des escaliers en spirale. Malheureusement, cette dernière n'a pas été mise en valeur par l'éclairage dont la conception est quasiment basique. Concernant la programmation du Théâtre régional de Béjaïa, la compagnie théâtrale française «Le temps de vivre» donnera un spectacle demain intitulé «Alger, terminal 2» mis en scène par Rachid Akbal.