De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Le Théâtre régional de Béjaïa (TRB) poursuit -avec panache, il faut le souligner- son entreprise d'adaptation des œuvres de grands écrivains algériens. Après le Fleuve détourné de Rachid Mimouni (1945-1995), le TRB vient de mettre en scène les Vigiles, le dernier roman de Tahar Djaout (1954-1993). Sous la direction artistique de Omar Fetmouche, directeur du TRB, la générale de cette nouvelle production est programmée pour aujourd'hui à la maison de la culture Taous Amrouche de la même ville. «On s'est astreint à un exercice délicat pour sauvegarder la profondeur du message de Djaout. On a adopté une alternance harmonieuse entre le jeu théâtral et la lecture de l'œuvre par fidélité à son esprit et à son authenticité. Il s'agit, avant tout, d'un hommage au génie littéraire et au talent visionnaire de Djaout», a expliqué M. Fetmouche, mercredi dernier, au cours d'un point presse. Les comédiens Farid Cherchari, Kamel Chamek, Belkacem Kaouane, Rachid Maameria, Djohra Dereghala, Ahcene Azezni, Mounia Aït Meddour, Nassima Kedjtoul et Nassim Mohdeb campent les principaux rôles dans cette pièce dramatique qui raconte les doutes, les suspicions et les lacunes de l'Algérie indépendante. Toujours dans cette même veine, Djamel Abdelli planche, lui aussi, sur un texte de Mouloud Mammeri (1917-1989) : le Fœhn ou la preuve par neuf. Le jeune metteur en scène avait déjà, pour rappel, monté avec succès la Voix des femmes, une ode de Kateb Yacine (1929-1989) aux femmes algériennes.Sans aucune autosatisfaction, le TRB se promet de persévérer dans cette voie pour aller à la redécouverte d'autres chefs-d'œuvre de la littérature algérienne. Un choix éditorial qui constitue visiblement un palliatif opportun à la crise d'écriture dont souffre le quatrième art en permettant de célébrer les monstres sacrés de la culture et de l'art authentiquement algériens.