De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati «Une main seule ne peut applaudir», dit un proverbe bien de chez nous pour signifier l'importance de l'union et de la solidarité dans toute entreprise ou démarche qu'on est appelé à mener. Dans le domaine de la culture, comme dans tous les domaines de la vie publique, l'individualité n'a aucune chance d'émerger s'il n'y a pas un appui ou une solidarité pour galvaniser l'action ou l'activité. Une association culturelle ne peut initier des activités sérieuses si elle ne reçoit pas le soutien financier, humain et logistique de différentes entités de la scène culturelle, associative et institutionnelle. Les sponsors privés deviennent de plus en plus indispensables dans l'action culturelle et associative, et devant le manque criant des moyens du mouvement associatif, le soutien des institutions de l'Etat à tous les niveaux reste encore vital, tant que les opérateurs économiques ne s'impliquent pas dans une politique de sponsoring, qui constitue une action de marketing pour ses auteurs et une bouffée d'oxygène pour tous les animateurs associatifs qui ont choisi de ne pas baisser les bras face aux difficultés et aux chants des sirènes. La politique de sponsoring reste quasi inexistante dans la wilaya de Tizi Ouzou, du fait notamment de la faible implantation de grandes entreprises économiques et du manque de culture économique relevé chez les opérateurs locaux.Il y a près de dix-huit mois, un groupe de jeunes activant au sein d'une association villageoise d'At Zaïm, dans la commune de Maatkas, a décidé de rendre hommage à l'olivier qui a fait des miracles depuis des siècles non seulement dans la région de Kabylie, mais aussi dans toute l'Algérie et le Bassin méditerranéen. Les jeunes animateurs avec leur volonté ont trouvé l'engagement des élus de la mairie et la disponibilité de six gérants d'huilerie pour lancer la première édition de la fête de l'olivier. Son succès a conduit à une seconde édition organisée le mois écoulé, confirmant ainsi la nature judicieuse d'une association des efforts pour réussir des actions et en faire une tradition annuelle. Cette association des efforts peut se vérifier dans les différentes activités organisées par quelques associations de différents coins de la wilaya, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, et qui ont la chance de bénéficier du soutien nécessaire pour faire aboutir leurs projets de colloques, de semaines culturelles, de festivals et autres salons dans une certaine envergure.C'est que dans la wilaya de Tizi Ouzou, les pouvoirs publics fournissent des efforts certains dans la vie culturelle et associative de la wilaya, mais ils restent insuffisants et probablement mal déployés. Notamment dans l'octroi de subventions aux associations quand la cagnotte réservée au mouvement associatif est émiettée au profit de centaines d'associations de différentes catégories qui reçoivent des sommes dérisoires pour toute activité sérieuse. Avec 50 000 ou 120 000 dinars, les associations sont abandonnées et invitées à aller dépenser ces «sommes» là où personne ne verra que l'association bénéficiaire ne pourra rien organiser d'intéressant. Par contre, quand les pouvoirs publics, notamment par le biais de la direction de wilaya chargée du secteur de la culture, décident d'accompagner une association donnée dans l'organisation de ses activités, les choses se présentent autrement. En assistant à ces mêmes activités, on sent une certaine envergure qui donne une autre dimension à l'activité. C'est dire que quand les forces sont unies, l'activité organisée réussit toujours à sortir du lot, mais ceci, malheureusement, dans la majorité des cas, lorsqu'elle est abritée par la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, la seule infrastructure culturelle en mesure d'accueillir des activités d'une certaine envergure. Effectivement, là aussi se pose l'épineux problème du manque d'infrastructures culturelles dans cette wilaya où des chantiers pour de nouvelles infrastructures sont ouverts et d'autres à lancer, avec cette sérieuse problématique du retard dans les opérations de réalisation et même de réhabilitation de différentes enceintes culturelles.