Photo : Riad Par Ghada Hamrouche Le conflit sahraoui doit impérativement trouver une solution. C'est la conviction du secrétaire général de l'Organisation onusienne renforcée par les révoltes qui secouent le monde arabe.Les révoltes actuelles dans le monde arabe rendent une solution au conflit et la recherche d'une paix durable au Sahara occidental plus nécessaire que jamais, estime le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, dans un rapport publié vendredi dernier. Dans le contexte actuel, souligne le chef de l'ONU, où le Proche et le Moyen-Orient sont secoués par des révoltes sans précédent, «les appels à davantage de droits politiques et économiques mettent la stabilité et la sécurité au Sahara occidental face à de nouveaux défis qui pourraient potentiellement menacer le statu quo» et déboucher sur un regain de violence. Ban Ki-moon a invité le Conseil de sécurité à aider la Minurso à surmonter les obstacles grandissants qui se dressent contre l'accomplissement de son mandat. Sa mission consiste à surveiller les activités militaires des deux parties et à travailler en vue de l'autodétermination. Un raid par les forces d'occupation marocaine contre le camp de Guedim Ezzik, près de la capitale El Ayoune, en novembre dernier, a mis à nu le système colonial. Le Polisario a dressé le bilan de 36 morts et de 700 autres blessées. Le Maroc a indiqué, pour sa part, que onze agents de sécurité marocains et deux civils avaient été tués. Les représentants de l'ONU n'ont pu accéder au camp que plusieurs jours après. Certains pays membres du Conseil de sécurité soulignent que la mission au Sahara occidental est la seule qui n'ait pas de mandat de surveillance sur les droits de l'Homme. Des diplomates ont indiqué que cette question faisait l'objet de débats intenses avant le renouvellement du mandat. M. Ban a cependant noté des signes de changement au Maroc. Le roi Mohammed VI a annoncé des réformes constitutionnelles, ainsi que la création d'un Conseil des droits de l'Homme. Le Maroc a aussi autorisé la présence de rapporteurs de l'ONU sur les droits de l'Homme au Sahara occidental. Le Polisario revendique l'indépendance de ce territoire annexé par le Maroc en 1975 après le retrait de l'Espagne, force occupante de l'époque. Le Maroc propose une plus grande autonomie, mais refuse toute allusion au référendum sur l'autodétermination même si ce dernier sera organisé sous les auspices de l'ONU. Dix sessions de discussions informelles sous l'égide de l'ONU entre les deux parties, ces quatre dernières années, n'ont pas réussi à rapprocher les rivaux, souligne M. Ban dans ce rapport. Le nombre de violations du cessez-le-feu a augmenté ces six derniers mois. Le Conseil de sécurité doit renouveler, ce mois-ci, le mandat de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso), une opération qu'un haut responsable américain a décrit comme étant le travail le plus difficile des quinze pays du Conseil chaque année. Vingt ans après le cessez-le-feu de 91 entre les deux parties, M. Ban Ki-moon estime que la sécurité ne cesse de se détériorer et qu'entre les deux parties règne une «absence totale de confiance». Le Polisario et le Maroc doivent tenir une nouvelle session de discussions informelles en mai prochain dans le but de reconstruire la confiance pour déboucher sur des discussions formelles».