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Tirs à l'artillerie lourde autour d'Ajdabiya, les rebelles reculent à l'est de la Libye Les états-Unis cherchent un pays qui pourrait accueillir Kadhafi
Le conflit armé en Libye se poursuit et risque de durer. Les forces de la coalition le savent, cherchent une solution politique, mais ne peuvent plus faire marche arrière. Le ministre français de la Défense a reconnu hier, dans un entretien au journal Le Parisien, qu'il «y a un certain risque» que le conflit en Libye «puisse durer». Jeudi dernier, l'Otan a affirmé, lors d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères à Berlin, qu'elle avait besoin d'avions d'attaque au sol supplémentaires pour mener à bien sa mission de protection de la population libyenne face aux forces de Mouammar Kadhafi. Avant la réunion de Berlin, Paris et Londres avaient claironné leur intention de presser les alliés d'«intensifier» les raids aériens en fournissant plus d'avions. Mais aucun pays européen n'a répondu à cette demande. Sur le terrain, les rebelles reculent dans l'Est où les forces pro-Kadhafi tirent à l'artillerie lourde sur l'entrée ouest d'Ajdabiya. Au total, les combats ont fait samedi dernier au moins quatorze morts et une cinquantaine de blessés sur ces deux fronts. A Misrata, en revanche, le pilonnage nocturne par les pro-Kadhafi a été nettement moins intense dans la nuit de samedi à hier que les nuits précédentes. Les rebelles ont affirmé avoir attaqué avec succès des positions des pro-Kadhafi, dans la nuit, et cerné ou repoussé des tireurs embusqués autour de la rue de Tripoli, l'artère principale de la ville. Dans cette ville, plusieurs milliers de migrants attendent toujours leur évacuation dans un camp de fortune installé près du port, dans des conditions particulièrement précaires. Deux bateaux affrétés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) prévoient de faire des navettes entre Misrata et Benghazi, d'où les réfugiés doivent être ensuite conduits à la frontière égyptienne et rapatriés. Dans les environs de Remada et Dehiba, environ 3 000 Libyens ont fui samedi dernier les montagnes de l'ouest de leur pays pour rejoindre la Tunisie, a indiqué hier le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). Sur le plan international, la déclaration du président du Conseil européen Herman Van Rompuy a rejoint, hier, celles d'Obama, Sarkozy et Cameron, en affirmant que le départ de Mouammar Kadhafi était «le but principal» de la coalition. «Kadhafi est toujours là, mais il est très affaibli [...] Je crois qu'on doit maintenir la pression militaire - ce qui n'est plus une action de l'Union européenne, mais de l'Otan - et on doit agir de telle sorte qu'il quitte (le pouvoir)», a-t-il déclaré lors d'une émission commune de la chaîne TV5 Monde, la radio RFI et du journal Le Monde. «C'est le but principal», a-t-il répété en parlant du départ du dirigeant libyen. «M. Cameron, M. Obama et M. Sarkozy l'ont dit dans une tribune publique et ils ont raison.» Interrogé sur la position de l'UE par rapport au Conseil national de transition (CNT), qui représente la rébellion libyenne et n'a été reconnu officiellement que par la France, l'Italie et le Qatar, le président du Conseil a assuré que le CNT était «un interlocuteur tout à fait valable». Les Etats-Unis ne semblent plus douter du départ du dirigeant libyen puisque le gouvernement a lancé une intense recherche pour trouver un pays qui pourrait accueillir Mouammar Kadhafi, selon le New York Times. Trois responsables de l'administration Obama ont indiqué au New York Times qu'ils tentaient de trouver un pays qui n'ait pas signé ou ratifié le Traité de Rome qui oblige les pays à livrer quiconque est inculpé par la CPI. Kadhafi pourrait ainsi trouver refuge dans un pays d'Afrique, dont la moitié des Etats n'a pas signé le traité. «Nous avons tiré quelques enseignements de l'Irak, et un des plus importants est que les Libyens doivent prendre la responsabilité du changement de régime, pas nous», a indiqué au quotidien un haut responsable de l'administration Obama. «Ce que nous essayons simplement de faire, c'est de trouver le moyen d'organiser une issue pacifique», a-t-il ajouté. H. Y.