Le secrétaire général de l'ONU a appelé, hier, à une «solution politique» et à un «cessez-le-feu immédiat» en Libye, lors d'une réunion internationale de la Ligue arabe au Caire, tandis que la chef de la diplomatie européenne a réclamé le départ du colonel El Gueddafi. «Nous appelons à un processus politique pour que le peuple libyen puisse réaliser ses aspirations», a déclaré Ban Ki-moon, qui coprésidait la réunion, lors d'une conférence de presse à l'issue des travaux. «Nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu immédiat», a-t-il ajouté. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a pour sa part déclaré que «la position de l'UE est très claire, le colonel El Gueddafi doit se retirer immédiatement». «La seule solution pour mettre fin à cette crise est politique», a-t-elle estimé, en appelant à «un dialogue entre toutes les parties qui devrait mener à une période de transition». Le chef de l'Organisation de la conférence islamique, Ekmeleddin Ihsanoglu, et le président de la commission de l'Union africaine Jean Ping ont également participé à cette réunion consacrée à l'examen des moyens de mettre fin à la crise en Libye et qui s'est tenue au lendemain de la réunion, à Doha, du groupe de contact sur la Libye, chargé du suivi politique de l'intervention internationale dans ce pays, qui a décidé la création d'un fonds d'aide à la rébellion et réitéré la nécessité du départ du colonel El Gueddafi pour régler le conflit. Noureddine Mezni, le porte-parole de M. Ping, a affirmé que «l'essentiel actuellement, c'est un cessez-le-feu immédiat. Après le cessez-le-feu nous suggérons un dialogue global n'excluant aucune partie», soulignant qu'«une solution militaire est exclue et fournir des armes à n'importe quelle partie signifie davantage de destruction alors qu'il y a une catastrophe humanitaire». Les affrontements continuent De violents affrontements opposaient hier les rebelles libyens aux forces libyennes à Ajdabia (est), selon des témoins. Une pluie de roquettes ont été lancées hier par les pro-El Gueddafi sur la ville assiégée de Misrata, pour un bilan de 23 civils tués, majoritairement des femmes et des enfants, ont annoncé les rebelles. L'OTAN s'est engagée hier à «tout faire» pour protéger les civils libyens des troupes d'El Gueddafi, dont la chute est désormais bien sûr l'objectif avoué, mais sans réussir à mobiliser les quelques avions qui lui manquent pour assurer sa mission. Comme pour ponctuer cet engagement, des avions ont survolé hier la capitale libyenne où de fortes explosions ont été entendues, suivies de tirs de défense anti-aérienne, ont constaté des journalistes. L'Alliance a confirmé qu'elle avait besoin d'avions d'attaque au sol supplémentaires pour mener à bien sa mission, à l'issue d'un déjeuner de travail avec ses 28 ministres des Affaires étrangères et de ceux de six autres partenaires de l'opération «Protecteur unifié», plus l'Union européenne. Personne n'a immédiatement répondu à cette demande. L'Espagne et les Pays-Bas, dont les avions de combat se contentent de contrôler l'espace aérien, ou l'Italie, dont les appareils font seulement du repérage de cible, n'ont pas changé d'attitude. L'OTAN continuera l'opération en Libye «aussi longtemps que ce sera nécessaire», a déclaré le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen. «Nous allons faire tout ce qu'il faut pour protéger les civils, et pas seulement en parole mais aussi en actions», a-t-il poursuivi.