Le week-end a été marqué par une série de rencontres internationales autour de la situation en Libye. Après Doha, mercredi, jeudi deux réunions ont eut lieu au Caire et à Berlin sans résultat palpable. Face au casse tête que pose El Gueddafi, les pays occidentaux et arabes semblent broyer du noir. Aucune issue ne semble faisable ni même envisageable. Le cessez-le-feu proposé par la «Feuille de route pour la paix» élaborée par le panel africain pour la Libye, acceptée, par El Gueddafi, rejetée, par la rébellion, demeure en stand-by. Depuis, trois réunions importantes, mobilisant au minimum 20 pays à chacune d'entre elle, se sont tenues. La première réunion dans ce sens, était celle du Groupe de contact sur la Libye, tenue mercredi à Doha. Cette réunion n'a eu aucun résultat ni impact sur le déroulement du conflit libyen. Effectivement, à l'issue de cette réunion aucun compromis n'a été trouvé, et les propositions de tous les participants ont été retenues. Après ce fiasco du groupe de contact sur la Libye à Doha, l'Otan a confirmé jeudi, lors d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères à Berlin, qu'elle avait besoin d'avions d'attaque au sol supplémentaires pour mener à bien sa mission de protéger la population libyenne face aux forces de Mouamar El Gueddafi. Malgré les appels du secrétaire général de l'Otan au renforcement des moyens aériens pour intensifier les attaques, la majorité n'a pas suivi, soldant la réunion de Berlin par un semi-échec. Pour ailleurs, les Etats-Unis ont refusé de revenir en première ligne dans l'opération militaire contre la Libye, a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, à l'issue d'un entretien avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Les chefs de la diplomatie ont fini par adopter une déclaration dans laquelle ils exposent clairement leurs objectifs militaires en trois points, qui devront être satisfaits avant qu'il puisse être question d'un cessez-le-feu. Toutes les attaques contre les civils doivent cesser. Les militaires doivent retourner dans leurs casernes et se retirer de toutes les villes où ils sont déployés ou qu'ils assiègent, telles Ajdabiya, Brega, Misrata et neuf autres dans l'ouest comme dans l'est du pays. Enfin, une aide humanitaire doit pouvoir être fournie en toute sécurité à tous ceux qui en auraient besoin. Dans cette même déclaration, l'Otan a «endossé fermement» l'appel lancé la veille par le Groupe de contact réuni à Doha pour que le colonel El Gueddafi se retire. C'est la première fois que l'Otan se prononce aussi clairement et unanimement sur la nécessité du départ du pouvoir du leader libyen. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a quant à lui, promis jeudi que l'Alliance défendrait les civils en Libye «aussi longtemps que nécessaire» mais a estimé qu'elle devrait déployer plus d'avions. Il a cependant reconnu que l'alliance «avait besoin d'avions d'attaque au sol» en plus pour mener à bien sa mission en Libye. Ceci dit, aucun engagement n'a cependant été pris publiquement dans l'immédiat. De son côté, et lors de la troisième rencontre concernant la Libye, le secrétaire général de l'ONU a appelé jeudi au Caire à une solution «politique» et à un «cessez-le-feu immédiat» en Libye lors d'une réunion internationale à la Ligue arabe, tandis que la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a réclamé le départ du colonel El Gueddafi «La position de l'UE est très claire, le colonel El Gueddafi doit se retirer immédiatement». «La seule solution pour mettre fin à cette crise est politique», a-t-elle estimé, en appelant à «un dialogue entre toutes les parties qui devrait mener à une période de transition». Le chef de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) Ekmeleddin Ihsanoglu et le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, ont également participé à cette réunion consacrée à l'examen des moyens de mettre fin à la crise en Libye et co-présidée par M.Ban et le secrétaire général de l'organisation panarabe, Amr Moussa. «Cette conférence visait à examiner les solutions et les issues politiques à la crise libyenne et à coordonner les efforts entre ces organisations», selon Ahmed Ben Helli, le secrétaire général adjoint de la Ligue, cité par l'agence officielle égyptienne Mena. Noureddine Mezni, le porte-parole de M.Ping, a affirmé de son côté, que la réunion discutait «d'un mécanisme international pour mettre en place un cessez-le-feu» en Libye.