Sanaa a connu hier un des plus grands rassemblements depuis le début des manifestations anti-régime en janvier pour demander le départ immédiat du président Ali Abdallah Saleh, qui a réaffirmé, une fois de plus, sa «légitimité constitutionnelle» faisant fi des manifestations grandioses qui réclament son départ. Selon les correspondants des agences de presse mondiales, la foule s'étendait sur environ quatre kilomètres dans le centre de la capitale en ce «vendredi de la dernière chance». Les responsables du mouvement de contestation ont d'ores et déjà appelé à une grève générale aujourd'hui. D'autres manifestations de contestation ont également eu lieu, hier, dans d'autres villes du pays, notamment à Taëz, où un imam a affirmé que la proposition faite par le CCG n'était pas acceptable. Les partisans du Président ont organisé, pour leur part, une marche pour un «vendredi de la réconciliation». Des forces de l'armée et de la police étaient déployées en nombre pour empêcher des heurts entre les deux camps. M. Saleh s'est adressé à ses partisans, répétant, pour la énième fois, qu'il ne lâcherait pas le pouvoir avant l'expiration de son mandat en 2013. «Nous insistons sur notre attachement à la légitimité constitutionnelle, par loyauté envers notre peuple, car nous refusons catégoriquement les tentatives de coups d'Etat contre la liberté, la démocratie et le pluralisme politique», a-t-il dit, en réponse à la proposition de sortie de crise des monarchies du Golfe, prévoyant sa démission et lui offrant un mois pour quitter le pouvoir après l'installation du gouvernement de transition. «Nous accueillons favorablement l'initiative des ministres du Conseil de coopération du Golfe avec laquelle nous allons coopérer de manière positive, dans le cadre de la Constitution», a-t-il insisté. Il ne manquera pas de préciser «que ceux qui veulent parvenir au pouvoir s'en remettent au verdict des urnes». Chacun campant sur ses positions, la crise semble de plus en plus exacerbée. Les manifestants n'ont pas d'autre choix que de réclamer à nouveau le départ immédiat du Président. Le CCG a proposé «la formation d'un gouvernement d'union nationale». «Le Président présenterait ensuite sa démission à la Chambre des députés dans un délai de 30 jours», au terme duquel un président intérimaire et le gouvernement d'union procèderaient à l'organisation d'une élection présidentielle dans les 60 jours. Selon un des responsables de l'opposition, Hassan Zayd, la proposition prévoit «la démission du président Saleh et la promulgation d'une loi d'amnistie» lui offrant des garanties qu'il ne sera pas inquiété après son départ du pouvoir. Dans leur communiqué, les manifestants ont appelé à une grève générale, aujourd'hui à travers le pays. G. H.