Les Palestiniens, toutes tendances politiques confondues, se sont donnés rendez-vous au Caire (Egypte) pour la signature, aujourd'hui, au siège de la Ligue arabe, d'un accord de réconciliation qui mettra fin à cette guerre fratricide ayant affaibli l'Autorité palestinienne (AP) devant l'arrogance et la sauvagerie de l'occupant israélien. Après un an et demi de rudes tractations, le Hamas et le Fatah, ainsi que onze autres représentants de différentes factions palestiniennes, ont signé l'accord de réconciliation qui ouvre la voie à l'organisation du double scrutin présidentiel et législatif d'ici un an au maximum. Ce qui n'est pas sans faire grincer les dents de l'occupant israélien auquel la division des Palestiniens a permis d'avancer dans ses projets de colonisation et de saper tous les efforts de paix de la communauté internationale. Outre le Fatah au pouvoir en Cisjordanie et le Hamas qui contrôle Ghaza, le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche), le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, gauche) ou le Parti du peuple palestinien (ex-communiste) l'ont également ratifié, ont rapporté les agences de presse. Le président de l'Autorité palestinienne et dirigeant du Fatah, Mahmoud Abbas, et le chef du Hamas qui contrôle la bande de Ghaza, Khaled Mechaal, seront là pour parapher cet accord tant attendu depuis des mois mais qui est rejeté par Tel-Aviv, considérant le mouvement islamiste comme une organisation terroriste. Une offensive diplomatique a été enclenchée par le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahou dès l'annonce de la nouvelle. Tel-Aviv a aussi refusé de transférer à l'AP l'argent des taxes douanières, de l'ordre de 60 millions d'euros, a rapporté samedi dernier Reuters. Cette décision a été évidemment prise en signe de représailles contre la signature de cet accord interpalestinien, sans compter les nombreuses descentes et les arrestations opérées en Cisjordanie et à El Qods-Est occupées par les forces de sécurité de Tel-Aviv depuis deux mois déjà. A travers son rejet de l'accord entre le Hamas et le Fatah, Israël cherche à saper le projet de reconnaissance d'un Etat palestinien qui devrait être discuté et approuvé à l'ONU en septembre prochain. Pourtant, près de la moitié des Israéliens seraient en faveur de la création d'un Etat palestinien, selon un dernier sondage réalisé récemment en Israël qui semble de plus en plus isolé au sujet de cette lancinante question. Par ailleurs, plus de 1 520 signatures, dont celles d'intellectuels français et étrangers, ont été collectées «en trois jours» suite à un appel lancé pour la création d'un Etat palestinien, a indiqué hier une initiatrice du projet, l'historienne Esther Benbassa, citée par l'APS. Dans l'appel «l'Etat palestinien, c'est maintenant !» les auteurs soulignent que le Proche-Orient est à la croisée des chemins et que la poursuite de la colonisation israélienne a conduit les négociations de paix dans l'impasse. L. M.