Il est temps de considérer le sport non plus comme un loisir simplement, mais comme une discipline à part entière. Un changement de perception qui pourrait faire sortir l'activité physique en Algérie de sa léthargie. Faire du sport une branche obligatoire, bien encadrée et valorisée. Il ne suffit pas d'aménager deux heures par semaine à l'éduction physique et sportive (EPS), effectuée dans des courettes à l'intérieur d'établissements scolaires pour faire aimer la discipline à nos enfants et faire naître en eux la passion qui pousse tout sportif à se faire violence pour aller plus loin que les autres. Un des exemples les plus remarquables dans la prise en charge de la discipline est apporté par l'expérience française. Constatant l'insuffisance et la déficience de la formation sportive dans le cadre scolaire occasionnant une absence de «culture sportive», la France a mis en place des structures spécialisées appelées : sport-études. C'est pendant les années 1960 (après les résultats jugés catastrophiques enregistrés lors des olympiades 1960 et 64) que ce genre d'établissements combinant l'apprentissage classique et le sport de haut niveau voit le jour et se généralise. Organisés en associations, chapeautés par les pouvoirs publics, à leur tête les ministères du Sport en premier lieu, puis repris en main par celui de l'Education. L'Union nationale du sport scolaire (UNSS), qui compte 9 444 associations, regroupant 852 222 licenciés, est présente dans tous les établissements publics locaux d'enseignement, en plus de 1 200 établissements privés. Sous la double tutelle du ministère de l'Education et du Sport, l'UNSS a pour objet «d'organiser et de développer la pratique d'activités sportives, composante de l'éducationphysique, et l'apprentissage de la vie associative par les élèves ayant adhéré aux associations sportives des établissements du second degré», article 1 du décret du 19 mars 1986. Une autre union, USEP (union sportive de l'enseignement du premier degré), est chargée «d'organiser les activités et épreuves sportives scolaires et périscolaires des écoles publiques, de promouvoir le développement d'activités sportives volontaires, diversifiées, complémentaire de l'éducation physique et sportive obligatoire offerte à tout élève…», décret du 23 juillet 1996. Notons que les sports-études constituent la base de formation des sportifs, le complément de ces centres de formation est assuré par des pôles plus spécialisés appelés : pôles de haut niveau. Il faut noter que, grâce à ce genre de décisions, la France comptait en 2005 820 000 licenciés en écoles primaires pour 11 000 associations. Au niveau des collèges et lycées, ils sont 9 500 associations sportives scolaires pour 900 000 licenciés. 102 activités sportives sont dispensées à l'UNSS donnant lieu à 82 championnats de France dans 35 disciplines. Ces chiffres importants donnent l'ampleur de la pratique du sport dans un pays qui a su capter l'attention de ses enfants en les attirant vers des disciplines aussi variées que proches d'eux. Une situation qui permet à la France d'être toujours présente dans les grands rendez-vous, que ce soit dans les sports dits individuels ou collectifs. S. A.