De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali On ne peut évoquer le patrimoine à Oran sans citer les associations Bel-Horizon et Santé Sidi El Houari, qui réalisent depuis bientôt dix années un travail remarquable en termes de protection, de promotion ou de sensibilisation. Grâce à leur implication, les Oranais commencent à prendre conscience de la valeur du patrimoine historique de leur ville et de la nécessité de la défendre pour préserver la mémoire collective.Depuis leur apparition au début des années 2000, alors que les pouvoirs publics ne voulaient même pas entendre parler de patrimoine, les deux associations ont grandement contribué non seulement à la réhabilitation et à la sécurisation de sites historiques (tels le fort Santa Cruz ou les Bains turcs) mais également à insuffler une dynamique à la sensibilisation et la sauvegarde du patrimoine, notamment par la formation de guides patrimoniaux et l'initiation aux métiers traditionnels du bâtiment.En une décennie, des dizaines de jeunes guides du patrimoine ont été formés (on se souvient qu'ils avaient pris en charge un certain nombre de participants au GNL16 dans une visite depuis la gare maritime du port au plateau de Sidi Abdelkader El Djilani en passant par de nombreux sites historiques, dont la promenade de Létang, les donjons mérinides, la place Kléber, l'ancienne préfecture, la porte de Canastel, les Bains turcs, l'hôpital Baudens... et d'autres sites témoins des passages successifs des Espagnoles, des Turcs et des Français), et des nombreux jeunes ayant bénéficié d'une formation dans les divers métiers traditionnels ont pris part à des opérations de restauration de certains bâtiment du vieux Sidi El Houari, quartier toujours menacé de disparition. En outre, l'intérêt grandissant des Oranais au patrimoine historique de la ville et leur éveil à la nécessité de le sauvegarder se mesurent à leur participation chaque année plus importante à la balade patrimoniale (de la place du 1er Novembre au plateau Moula Abdelkader) que Bel-Horizon organise le 1er mai de chaque année depuis 2004. Le nombre des participants est passé de 350 en 2006, à 20 000 cette année, ce qui démontre que le travail effectué par les deux associations a porté ses fruits et devrait continuer à susciter des émules, surtout parmi les jeunes qui n'hésitent plus à revendiquer leur intérêt pour les «vieilles choses». Si, de l'avis de tous, ces deux associations ne parviennent pas encore à déteindre pleinement sur l'ensemble de la société civile, ni à influer comme elles le souhaiteraient sur la politique du gouvernement, elles ont tout de même réussi à imprimer leur marque dans le paysage social oranais et à ouvrir les yeux aux citoyens sur la nécessité de protéger leur patrimoine historique pour protéger son histoire et ne pas sombrer dans l'oubli.